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DAUM, un style de vie depuis 1878 (France)

Mise à jour le 17.03.24

Jean DAUM (1825-1885)
Auguste DAUM (1853-1909)

Antonin DAUM (1864-1930)

Michel DAUM (1900-1986)
Paul DAUM (1888-1944)
Léon DAUM (1887-1966)

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Avant d’appartenir à la famille Daum, la Verrerie de Nancy a été fondée par Guillaume Avril et Victor Bertrand, deux verriers respectivement propriétaires et directeurs de la « Verrerie des Trois Fontaines » dans la région de Sarrebourg (Moselle). Spécialisée dans la fabrication des verres à vitres et de montres et des bobèches (une bobèche est une tasse ou un anneau au sommet d’un chandelier, utilisé pour attraper de la cire fondue coulant sur le côté de la bougie), cet établissement était lié avec la manufacture de Vallerysthal pour l’approvisionnement en matières premières.

Afin de mettre fin à cette dépense, Guillaume Avril construit en 1872 sa propre entreprise à Nancy et charge son associé et gendre de ce projet. Faute de fonds, ils s’associent avec les frères Villaume pour édifier la verrerie. L’autorisation préfectorale est délivrée le 13 février 1874. La « Verrerie de Nancy », « Verrerie sainte Catherine » ou plus anciennement « Manufacture du pont cassé » est construite de 1873 à 1874 puis mise en service en août 1875.

A cette même année, les frères Villaume se retirent de l’affaire mais restent propriétaires des terrains et perçoivent un loyer annuel. Ils font alors appel à Jean Daum, notaire à Bitche, ayant fuit l’annexion de la Moselle après la défaite de 1870. En effet, la guerre de 1870 interrompe sa carrière. Sa ville est envahie par l’armée allemande et est en partie détruite. A la signature du traité de 1871, la ville se trouve dans la partie de la Lorraine annexée par les allemands. Le traité offre la possibilité aux citoyens français habitants les territoires fraîchement conquis, de conserver la nationalité française s’ils s’établissent en France et à condition de le déclarer aux autorités allemandes avant le 1er janvier 1872.

Jean Daum choisit de s’installer en France et part pour Dombasle sur Meurthe, puis s’établit à Nancy en 1876. La vente de son étude et biens lui rapportent la coquette somme de 500 000 francs. 

Les sommes d’argent prêtées par Jean Daum à Guillaume Avril et Victor Bertrand vont être rapidement englouties. Face à cette situation, Jean Daum inquiet, va demander leur remboursement. Les associés ne pouvant le faire décident de vendre l’entreprise. Pour ne pas perdre les sommes non remboursées, Jean Daum acquiert l’entreprise à 53 ans pour 50 000 francs et devient propriétaire des bâtiments, du matériel et de la « Verrerie de Nancy » le 23 mars 1878.

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La nouvelle « Verrerie de Nancy » est née et produit des services de table, demi-cristal dont la production débute le 12 août 1878 avec 150 ouvriers. N’ayant aucune expérience de ce métier, Jean DAUM engage l’ancien directeur de la verrerie de Sars, Eugène Marquot, et des ouvriers qualifiés, issus de la verrerie de Montferrand dans le Doubs, mise en vente en 1877.

En 1879, son fils Auguste, juriste de formation, va venir à son aide et sauvera l’entreprise de la faillite. Le 26 décembre 1883, Jean Daum crée avec son fils la société « Daum et fils » pour la fabrication du verre et notamment l’exploitation de la « Verrerie de Nancy ». Auguste épouse Jeanne Constantin, fille d’un riche industriel créateur de l’usine à gaz de Nancy et co-fondateur du journal « Est Républicain ». L’importante dote de Jeanne apportera les moyens financiers pour rétablir et développer l’entreprise. Jean DAUM meurt en 1885. 

Antonin rejoint son frère en 1887 et décident de se lancer dans la verrerie artistique. Il adopte rapidement le style Art nouveau que Gallé a développé. En 1891 apparaît le premier catalogue riche de services de tables, beaux, raffinés et qui feront le succès de la manufacture. Cette production n’est pas le reflet de l’image de Daum, pourtant depuis les origines et jusqu’à nos jours, elle a tenue une place importante dans la production et a prit une part essentielle dans son développement. Ainsi, on notera les magnifiques services de tables Louis XIII, le Ducal, le Trianon, le Régence. Antonin est à la responsabilité technique et à l’orientation esthétique pendant que son frère conserve la direction commerciale et la gestion des affaires. 

En 1895, Henri Bergé est embauché. La raison sociale passera de « Daum et fils » à « Daum Frères et Cie ». La même année, un atelier de décor apparaît et la collaboration avec Louis Majorelle commence. Jeanne, l’épouse d’Auguste Daum donne naissance à 5 enfants : Louise, Jean, Léon, Paul et Henri. En 1898, Antonin épouse Marguerite Didion.

De 1890 à 1914, les frères Daum vont mettre en œuvre toutes les techniques verrières connues et en inventeront de nouvelles. Pas moins de 3 000 modèles différents seront produits pendant cette période, du plus humble au plus sophistiqué. Les verreries Art Nouveau des frères Daum se reconnaissent entre toutes, à la fois par les techniques utilisées et leur style. Beaucoup, font partie des plus grands chefs-d’œuvre de l’histoire du verre. Les Frères Daum connaissent alors une période faste pour la « Verrerie de Nancy » qui emploie 300 ouvriers. La fortune de chaque frère est évaluée à 500 000 francs. Leurs pièces sont vendues dans les maisons Rouard, Delvaux, Blanchet, Luce, Damon, Lecerf ainsi que dans les grands magasins du Louvre, du Bon Marché, du Printemps, des Galeries Lafayette et les points de ventes hors des frontières.

Les frères Daum ont employé plusieurs des plus grands noms. Des décorateurs qui conçoivent les pièces, pensent de nouvelles techniques, créent des formes ; mais également des collaborations notables extérieures avec Ernest Bussière, Edmond Lachenal ou Louis Majorelle.

S’ajoute des verriers, graveurs, décorateurs dont Antonin loue leur talent et qui réalisent les modèles Daum : Eugène Gall, Brutus Dammann, Adolphe Claude, Emile Toussaint, Paul Racadot, Sévère Winckler, Emile Dufour, etc … Ainsi les pièces sont simplement signées du patronyme du fabricant, le rôle de chacun dans l’entreprise est important. Les Frères Daum dirigent et ne sont pas les créateurs directs des modèles ou les souffleurs de verre. C’est un véritable travail d’équipe.

Jean DAUM (1825-1885) est né à Bischwiller. Clerc de notaire à Niederbronn, il épouse Marie-Louise Insenmann (1828-1901) après avoir obtenu une charge de notaire à Bitche par décret du Prince président en 1851. Ils auront si enfants : Louise (1852-1891), Auguste (1853-1909), Charles (1856-1897), Jeanne (1858-1927), Fanny (1863-1927) et Antonin (1864-1930).

Jacques Gruber (1870-1936) a débuté à l’Ecole municipale des beaux-arts de Nancy, puis suit l’enseignement de Gustave Moreau à Paris. De retour à Nancy en 1893, il enseigne à l’Ecole des beaux-arts tout en travaillant pour les frères DAUM en tant que créateur de modèle. En 1897, il lance sa propre entreprise et devient, avec Louis-Comfort Tiffany à New York, un des plus grands créateurs de vitraux Art Nouveau. Jacques Gruber s’est aussi intéressé à d’autres matériaux comme le bois et le cuivre. Il quitte Nancy pour Paris en 1920 et adopte l’Art Déco.

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Jacques Gruber
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Vase Fructidor 1896

Victor Amalric Walter (1870-1959), élève à la Manufacture de Sèvres, développe sa propre entreprise et met en œuvre chez les frères Daum (1903) la technique de la pâte de verre avec des modèles imaginés par Henri Bergé (1870-1937), dessinateur en chef chez Daum. Toutefois il semblerait que malgré quelques succès, le procédé de pâte de verre d’Almaric Walter n’ait répondu aux attentes de son employeur. En effet, il a fallu près de 6 années pour apercevoir les premières réalisations… .

Henri Bergé (1870-1937) a été l’élève de Jules Larcher à l’école municipale des Beaux-Arts de Nancy. C’est Antonin Daum qui va porter son choix sur ce jeune illustrateur avec une réputation comme peintre d’affiche et créateur d’ex libris. Il a 25 ans lorsqu’il intègre l’atelier de décoration chez Daum. Ses premières aquarelles de végétaux et d’insectes révèlent l’intérêt constant que Henri Bergé porte à la nature. Il se verra confier l’entière responsabilité des cours de dessin et de modelage. Bon formateur, il enseignera par l’Ecole Professionnelle de l’Est.

Son travail va orienter de façon durable les productions des Frères Daum vers un style floral et paysagé qui deviendra l’identité de la manufacture pendant plusieurs décennies. On dénombre une centaine d’espèces de plantes, d’arbustes, de feuilles ou de fleurs des plus communes ou plus rare. Il prend la succession de Jacques Gruber chez les Frères Daum en 1897. Il a marqué de son empreinte le style Daum jusqu’en 1914.

Henri Bergé est aussi le concepteur des vitraux de la brasserie de Malzéville, le Petit Trianon. Il restera dans l’entreprise jusqu’en 1932.

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Victor Almaric Walter

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Vide-poches Caméléon 1925
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Henri Berger
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Coupe insecte aux ailes déployées 1920

Charles Schneider (1881-1953), né à Château-Thierry, est entré en 1898 comme modéliste indépendant aux verreries Daum avec son frère Ernest. Ce dernier exerçait la fonction de chef des services artistiques. Il ne participe pas à la création. Il supervise l’atelier artistique et assure les commandes.

Charles est un artiste de génie et créateur infatigable, qui est devenu maître créateur. Il s’intéresse à la pâte de verre auprès d’Almaric Walter et signe quelques pièces, notamment la coupe au serpent et branches de mûrier. Ce reptile lui inspire aussi un vase avec une anse en forme de serpent, soufflé à trois couches, gravé à l’acide. Les frères Schneider reçoivent en 1909, à l’occasion de l’Exposition de Nancy, un diplôme d’honneur.

Cette même année, la mort d’Auguste Daum et l’entrée en 1911 de Paul DAUM puis d’Henri Daum au sein de la verrerie familiale conduisent à une restructuration de l’entreprise. Ernest et Charles décident de créer leur propre affaire en achetant dès 1913 une petite verrerie à Epinay sur Seine. Ils s’oriente vers l’Art Déco.

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Charles Schneider

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Coupe au serpent et branches de mûrier 1909

DAUM et les vases « Berluze« :

Les vases « Berluzes » simples et élancés, sont des dérivés des bouteilles persanes des VIIe et VIIIe siècles. Une peinture murale (836-839) de Sāmarrā’ (Iraq), palais d’al-Ğawsaq al-Ḫāqānī, représente deux danseuses œnophores, où figurent deux bouteilles qui inspireront des manufactures plusieurs siècles plus tard.

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Daum vers 1900 produira ce type de vase et les appellera « Berluze », André Delatte : « Galinettes » en hommage à Emile Gallé. Concernant l’accusation de Daum sur la copie par Delatte des vases « berluzes », produits par Daum vers 1900 et Delatte vers 1925, le tribunal a considéré que compte tenu que ces types de vases existaient depuis l’antiquité et présents dans de nombreux musées, il ne pouvait s’agir d’une copie des productions Daum.

Origine du mot « Berluze« :

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L’origine probable du mot « Berluze » proviendrait du récipient utilisé par les ouvriers dans les verreries de Meisenthal et de Saint Louis, afin de pouvoir se désaltérer dans les ateliers, où par la présence des fours, la température était élevée. Cet objet haut d’une trentaine de centimètres s’appelait « Berling ». Il était en verre et ressemblait à un vase soliflore légèrement incliné, avec un large col afin de permettre d’y insérer un tuyau métallique d’où s’écoulait de l’eau. De la réglisse était mis au fond de ce récipient. « Berluze » pourrait provenir de la déformation de « Berling ».

Autre origine :

« Balsamaires »: en effet, des petites fioles en verre contenant le parfum étaient utilisées lors de la période antique. Le contenant était répandu sur le corps du défunt lors des funérailles. Ces objets ressemblent par leur forme aux vases dit « berluzes « .

DAUM et l’Art Nouveau :

L’année 1900 et l’Exposition Universelle de Paris ont joué un rôle majeur pour la renommée internationale de Daum. Tous les maîtres-verriers sont présents lors de cet événement où sont accueillis plus de 5 millions de visiteurs. Antonin DAUM est récompensé par un Grand Prix et devient Chevalier de la Légion d’Honneur. C’est le début d’une période faste pour la manufacture qui multiplie les inventions et brevets. L’entreprise jouit d’une renommée mondiale.

Pour Daum, l’Art Nouveau correspond à une première phase de création d’objets purement décoratifs. La nature, la flore et la faune deviennent les principales sources d’inspiration avec un soupçon d’art japonais. Les techniques de l’époque reposent sur une superposition de couches de verre de différentes couleurs et sur l’utilisation de l’acide (ou de la gravure à la roue) afin de faire réapparaître les couches les plus profondes.

La première Guerre Mondiale donne un coup d’arrêt à la production de l’usine. Jean, Paul et Henri sont mobilisés ainsi que beaucoup d’ouvriers. Le four est arrêté. Les troupes allemandes sont à 8 kilomètres de Nancy. Antonin parvient à rallumer un four en 1915. Jean Daum est tué le 2 avril 1916. Après la guerre, l’entreprise a retrouvé beaucoup d’ouvriers qui ont été épargnés par le conflit. La production de l’immédiat après-guerre concerne toujours le verrerie de table, le flaconnage, les boules de verre et de la verrerie « fantaisie » (pièces décorées). L’art Nouveau est toujours au goût du jour et le restera jusqu’en 1928, date qui marquera la fin de la production des pièces « 1900 » (Art Nouveau) et de leur présence dans les catalogues commerciaux. Une période de transition apparaît vers 1919/1920 avec la production de pièces dont le décor sera progressivement stylisé. La monochromie deviendra maître. Le mouvement Art Déco est en marche.

DAUM et l’après Art Nouveau :

A partir de 1920, plusieurs verreries nouvelles en plus des établissements Daum et Gallé se créaient : les Cristalleries de Nancy (1921) dans la production en grandes séries de flacons en cristal taillé pour la parfumerie de luxe, André Delatte (1920) dans la production de vases à décors art nouveau et art déco. En 1922, Daum agacé par le débauchage d’ouvriers par Delatte, intente un procès pour contrefaçon. Les Frères Daum seront déboutés.

Au milieu des années 1920, ces « années folles » de grande effervescence culturelle, l’Art Déco prend le relais de l’Art Nouveau. Daum créé alors des pièces esthétiques où le verre prend un aspect minéral. Il est givré, cristallisé, profondément taillé de pans coupés et de biseaux en un agencement de lignes d’esprit cubiste.

En 1925, l’entreprise crée une deuxième verrerie à Croismare : la verrerie « Belle Etoile ». C’est Henri Daum qui demande l’autorisation et Paul Daum qui dirige. Elle fournira essentiellement de la verrerie blanche, des boules de verre pour Duquesne et de la fantaisie (signée Lorrain et non Daum). Pierre D’Avesn sera le créateur des pièces à partir de 1928. La « Belle Etoile » fermera en 1934.

Antonin Daum meurt en 1930. Au côté de Paul et Henri, arrive Michel (il est un des 3 enfants de Antonin et Marguerite Didion). Ils donnent une nouvelle impulsion avec le mouvement Art Déco. Les années 30 sont difficiles après le crash boursier américain de 1929. L’entreprise passe de 430 à 360 personnes.

Les Frères DAUM et Emile GALLE : Le rapprochement Majorelle/Daum n’est pas le fruit du hasard. Face à la stature et au respect dont bénéficiaient Emile Gallé, l’alliance de deux grandes maisons pour oser s’y confronter était un minimum. Il s’agissait de mettre en commun des intérêts avec deux chefs d’entreprises qui partageaient d’identiques conceptions sociales, éthiques et esthétiques. Dès 1894, les vitrines de Majorelle donnaient volontiers asile aux verreries Daum. Majorelle doué d’un grand sens des affaires, offre à Daum une structure commerciale bien rodée avec de nombreuses succursales à l’étranger, d’importantes représentations en province comme dans la capitale. Contrairement à Gallé qui était un fils unique et ne devra compter que sur lui-même, Auguste Daum pouvait trouver du soutien auprès de ses deux frères et de ses trois sœurs.

DAUM et l’Art Déco :

Nancy imposera  et dictera au monde de la verrerie d’Art, pendant plusieurs décennies, les codes de l’Art Nouveau. Avec Emile Gallé en chef de file, suivi par Jean, Auguste, Antonin Daum, mais également Henri, Désiré et Eugène Muller, François Théodore Legras, Charles et Ernest Schneider entre autres, font de cette ville le berceau de l’Art Nouveau. Paris sera vexée qu’une ville de province souffle le vent dans le monde de l’Art Verrier, avec la création d’une « Ecole de Nancy ». Elle reprendra la main avant la fin de l’Art Nouveau en imposant l’Art Déco, influencé par la géométrisation du cubisme et personne n’aura autorité ou courage de s’opposer aux décisions de la capitale. Certains verriers nancéiens prendront rapidement le pas, tandis que d’autres accepteront ce changement tardivement. Les Frères Daum réorganiseront les techniques de fabrication. Certains métiers dans le processus de réalisation de pièces seront remerciés ou s’adapteront à la nouvelle demande : décorateurs, graveurs à la meule… Le verrier de la halle et le tailleur à la meule deviennent les métiers centraux dans l’exécution des pièces Art Déco. Les décors deviennent géométriques avec des vases épais où la gravure à l’acide est profonde. Ils prendront le nom de vases « hauts reliefs ».

Incontestablement Antonin et Paul Daum ont compris dès 1920, lors de la remise en route des fours, qu’il fallait sortir des sentiers battus. Progressivement les vases colorés avec des décors qui sont le centre de la pièce, disparaissent pour laisser place à des décors stylisés sur des pièces monochromes. Le vase est alors regardé dans son ensemble. Le changement s’est opéré par une transition de 10 années. L’Art Nouveau durera 30 ans, l’Art Déco 20 ans. Les autres manufactures qui ont pris du retard pour rejoindre le mouvement Art Déco, recevront de plein fouet la crise mondiale de 1929. Cela entraînera la faillite des verreries fragiles et sans projet de renouvellement. Les Frères Daum poursuivront dans les années 1930 avec l’ultime configuration de la pièce typiquement Art Déco. La guerre de 1939 ne permettra pas d’exploiter de façon satisfaisante ce succès. 

Le style Art Déco met en valeur la matière avec cette sensation de pièce lourde, épaisse et massive. A travers ce mouvement, les fleurs, insectes et tout ce qui est en lien avec la nature et représentatif de l’Art Nouveau disparaît. « L’ornementation, c’est l’ennemi » écrivait Le Corbusier (1887-1965).

Quelle est la différence entre Art Nouveau et Art Déco:

Pour faire simple en France et en verrerie, l’Art Déco succède au mouvement Art Nouveau. Il commence après la première guerre mondiale, réellement vers 1925 jusqu’en 1939, début de la seconde guerre mondiale. L’apogée de ce mouvement se situe vers 1930. L’art Déco est caractérisé par un style épuré, stricte, géométrique et symétrique. Le premier fléchissement de cet art apparaît lors du krach boursier de 1929. Le terme  » Art déco  » est l’abréviation de  » Arts décoratifs « . Il tire son nom de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes qui se tint à Paris en 1925 (initialement prévue en 1915 et imaginée en 1912). Il touche le monde de l’architecture extérieure et intérieure avec ses tapisseries, vitraux, peintures et sculptures ornementales, son ébénisterie, l’emploi de la céramique, de l’orfèvrerie et de la verrerie. C’est un art qui depuis quelques années est très tendance. Toutefois la notion d’  » Art Décoratif  » ou d’  » Art Décoratif moderne  » existe bien avant 1914, en premier lieu à l’époque florissante de l’ « Art Nouveau » comme en témoigne la célèbre exposition d’Art Décoratif organisée en 1894 à Nancy. Dés 1890, la société Nationale des Beaux Arts avait inauguré un salon accordant une large place aux Arts Décoratifs. En 1904 est créée, à Paris, la société des Artistes Décorateurs qui organise son propre salon. En 1907 une Union Provinciale des Arts Décoratifs voit le jour à Besançon, dont la Présidence est confiée à Victor Prouvé (1858-1943), alors également Président de l’Ecole de Nancy. Rompant avec le « Naturalisme désordonné de l’Ecole de Nancy » comme le qualifie Louis Vauxcelles en 1928, l’  » Art décoratif moderne  » a pour ambition de styliser et simplifier les formes héritées de ce prestigieux courant.

En 1935, Les Frères Daum remportent le contrat d’équipement du paquebot Normandie. En 1936, les grèves frappent la société et les fours sont éteints et le personnel congédié. En septembre 1936, les fours sont éteints pour rouvrir 8 mois plus tard en avril 1937.  Seul 50 des 250 ouvriers sont gardés tandis que les cristalleries de Nancy, Gallé, Delatte et les Verreries de l’Est ont fermées leurs portes. La seconde guerre mondiale éclate. Paul et Michel sont mobilisés hors de Nancy. Paul, démobilisé assurera le fonctionnement de la verrerie, mais il est arrêté et déporté en 1944. Henri et Michel assurent la direction. Le marché pour le paquebot « Normandie » mettra fin à la production en verre des pièce. Il laisse place au cristal. Ainsi, la manufacture se mettra très tardivement à cette matière. Progressivement, les formes s’étirent, deviennent moins imposantes, les couleurs s’estompent jusqu’à la transparence totale du cristal.

L’inondation des ateliers en 1947 occasionnera des dégâts importants et l’arrêt de la production avec des pertes chiffrées à 5 millions de francs, non indemnisés.

La direction ne plie pas les bras et ouvre un commerce à Nancy près de la porte Héré pour y exposer les objets d’arts.

En 1960, les formes reposent sur un jeu de vide et de plein, sut l’équilibre des masses et des creux. La rigueur géométrique prend alors le pas sur le lyrisme de l’après-guerre. En 1965, Michel transmet les pouvoirs à Jacques. Il ouvre la création aux artistes de l’extérieur. Ainsi Salvatore, César et bien d’autres créent pour Daum.

A partir de 1968, Daum produit des pièces en pâte de cristal (le terme pâte de verre sera utilisé commercialement) avec la technique utilisée pour les pièces fabriquées en pâte de verre. Elle sera produite de manière colorée.

De nombreux artistes du XXième siècle ont travaillé pour DAUM : Salvador DALI, César BALDACCINI dit CESAR, Hilton MC CONNICO, ARMAN, Roland TOPOR, André DUBREUIL, Philippe STARCK, Manolo VALDES, Enzo MARI, Jean-Baptiste SIBERTIN-BLANC, Christian GHION, Jean-Marie MASSAUD

En près d’un siècle, une dizaine membre de la famille Daum se succèdent ou cohabitent à la tête de l’entreprise. Là ou un Emile Gallé s’épuise à tout faire (diriger, gérer, contrôler, concevoir), la répartition des tâches entre les frères, les fils et les cousins d’une même famille permet une gestion plus efficace. La création est l’œuvre de collaborateurs recrutés et (ou) formés par l’entreprise. Grâce à cette disposition, alors que la disparition d’un artiste signifie souvent l’arrêt de son œuvre, ni la mort des deux Jean, ni celles d’Auguste, d’Antonin ou de Paul ne marqueront l’interruption du succès des modèles Daum.

La commande du paquebot Normandie :

IMG_20200105_105147.jpg20210202_063255En 1935, à la suite d’un concours, la Compagnie Générale Transatlantique choisit la maison Daum pour la fourniture des services de table du paquebot Normandie. Les Cristalleries de Saint Louis partageront avec Daum la fabrication (source livre « Daum Art Déco » de Noël Daum édition La Nuée Bleue -2001). Henri Daum en mesure tous les enjeux. La commande porte sur 37 000 verres et carafes pour la classe passagers et 13 000 pièces similaires pour les classes touristes. C’est une reconnaissance de la qualité de l’entreprise et de son savoir-faire et un nouveau défi : le cristal qui deviendra après la seconde guerre mondiale la marque de fabrique de DAUM. Verres et carafes sont en cristal taillé et portent le monogramme de la compagnie.

Les lampes électriques confirment l’image moderne de Daum :

Les Frères Daum comprirent avant Emile Gallé l’importance et l’avenir de la « Fée Electricité ». C’est en participant en 1893 à l’Exposition Universelle de Chicago (E. Gallé n’y était pas présent), qu’ils vont prendre conscience du rôle décisif que commence à jouer l’électricité avec la généralisation de l’éclairage publique sur le continent nord américain.

Les lampes ou plutôt les « appareils d’éclairage » à occuper une place à part dans la production des Frères Daum. Ils apparaissent lors de l’Exposition universelle de Paris en 1900 et deviennent un produit phare de l’entreprise. Elle lui consacre une partie de sa fabrication et lui donne droit une bonne part de sa notoriété.  Pendant ce temps, le chef de file de l’Art Nouveau, Emile Gallé prend un peu de retard.

La découverte de la « fée électrique » en 1870 par Thomas Edison va bouleverser la vie quotidienne. La Tour Eiffel s’illumine avec le phare électrique à son sommet. Daum comprend rapidement l’intérêt d’appliquer cette nouvelle énergie à la verrerie. Ainsi la Verrerie de Nancy présente rapidement des appareils d’éclairage lors des expositions. C’est en 1897 qu’apparaît pour la première fois dans le catalogue de l’Exposition universelle de Bruxelles, une veilleuse électrique.

Les Frères Daum remplacent les lampes à essence fabriquées avant et qui présentent des inconvénients esthétiques, où le réservoir, la clé de remontage et une gaine pour la mèche, dictent la lignée des lampes.

L’électricité a libéré tout cela, le décor n’est plus simplement appliqué, il devient l’objet lui-même. Les décors deviennent sublimes et l’entreprise se fait remarquer rapidement pour ces réalisations. Des innovations sont essayées avec des ampoules glissées dans le pied de certaines pièces. Le succès ne se dément pas et marque les esprits à toutes les époques. Aux décors naturalistes de la période Art Nouveau succèdent après la première guerre une stylisation et une géométrisation  de cette même nature. L’Art Déco « pointe son nez »….

Dans les années trente, la couleur disparaît et les formes deviennent stylisées (lampe rectangulaires – 1930).

Après la seconde guerre mondiale, Daum maîtrise toute la création de la lampe quand parfois, elle confiait la réalisation des pieds en ferronnerie.

Les catalogues des années cinquante et soixante présentent des lampes de bureau dont seul le pied est en cristal et dont l’abat-jour est en tissu. La lampe électrique est résolument rentrée dans le domaine de l’utilitaire.

DAUM et le Musée des Beaux Arts de Nancy :

Avant de quitter la manufacture définitivement en 1985, la famille décide de céder en 1982 et 1983 une partie de sa collection historique : plus d’une centaine de pièces, de style école de Nancy, art déco et des années 1930. Elle va rejoindre des collections privées et le musée des Beaux-Arts de Nancy. Une convention de mécénat sera alors signée pour permettre ce don. Une longue vitrine suspendue au mur vous accueille avant de pénétrer dans une grande salle où est présenté une partie des pièces composant la collection Daum. Dans cette vitrine figure des services de table de la manufacture.

En 2010, la conservatrice du musée fait appel aux dons, car il manquait cruellement des services de table des années 1950/1970. Cet appel permit l’arrivée de 52 pièces de modèles différents : Bléneau, Boléro, Orval, Tarbes et Sorcy.

Au total 250 pièces sur les 638 pièces provenant des familles Daum et de l’entreprise, sont exposées au musée des Beaux Arts de Nancy dans un lieu atypique : le sous-sol autour des vestiges restaurés de l’imposant bastion d’Haussonville, sur une surface de prés de 600 m2. Ainsi En 2015, le musée des Beaux-Arts accueillait en dons 82 verres de la manufacture Daum. De telles pièces n’étaient pas destinées à la vente mais à un usage interne pour accompagner les recherches de nouveaux effets décoratifs. Au don privé important de 218 pièces de services de table, s’ajoute d’autres portant ainsi cette collection à plus de 950 œuvres, 300 sont exposées. Un regret : un nombre important de pièces est fêlé ou cassé. A noter, le retrait en 2023, par la conservatrice de l’époque, de vases Daum de style Art Déco. Une décision incompréhensible : en effet, le mouvement Art Déco traverse une période de renouveau grâce à un succès populaire. Les pièces retirées ont été emplacées par des réalisations autres que celles de la manufacture nancéienne

Cette exposition donne un panorama complet des recherches et des inventions incessantes et diversifiées de la manufacture en terme de techniques, de matières, de fonctions, de décors et de formes. Elle permet de présenter l’histoire de la verrerie depuis ses débuts jusqu’aux créations contemporaines.

La pâte de verre chez DAUM :

La technique de la pâte de verre est très ancienne, antérieure à la découverte du verre soufflé, et fut superbement utilisée par les Phéniciens et les Egyptiens, avant de tomber en désuétude pendant des siècles. Ce n’est qu’à la fin du XIXième siècle en France, qu’elle fut redécouverte par le sculpteur Henry Cros (1840-1907) et ensuite mise à l’honneur par le travail et la production de l’entreprise Daum.

La matière « pâte de verre  » naît à partir d’un cristal spécialement fabriqué dans des pots. Grâce au procédé de fonderie et moulage à la cire perdue mis au point par Daum, la reproduction de la pièce originale est parfaite et conforme aux désirs de l’atelier de création.

Aujourd’hui Daum est le seul cristallier dans le monde à maîtriser parfaitement cette matière d’exception. Substance changeante, la « pâte de verre » se plie à tous les caprices de l’imagination des maîtres-verriers.  Un petit rappel Emile Gallé n’a jamais produit de pièces en  » pâte de verre  » mais en verre ou cristal.

1.Le travail de la pâte de verre chez DAUM :

Le travail d’une pièce en pâte de verre au sein des ateliers de création de la manufacture sont possibles de trois façons différentes.

> à partir d’une sculpture existante qu’il faut adapter pour la reproduction en pâte de verre.

> en collaboration avec un designer. Son projet est mis en forme en créant un premier exemplaire en plâtre.

> création en interne sur la base d’un cahier des charges du directeur artistique qui crée un premier exemplaire en plâtre. Il s’agit  généralement d’objets à vocation utilitaire.

2. Les différentes étapes :

Moulage : à partir d’un modèle, on l’étudie et on ajoute les éléments techniques nécessaires à la reproduction de la pièce en pâte de verre. On crée un ou plusieurs moules négatifs en élastomère selon le nombre de pièces à créer pour la fonte à cire perdue. Un moule à cire permet de tirer 50-200 exemplaires.

Fonte à la cire perdue : la cire est moulée dans le moule en élastomère. Une fois refroidie, la pièce est démoulée et une personne s’occupe de réparer les éventuels défauts. Les procédés de la cire perdue sont plus proches du métiers du métal que des métiers du verre.

Moule en plâtre : un moule en plâtre réfractaire est construit autour du modèle en cire et ensuite utilisé pour réaliser une pièce en cristal. A chaque pièce en cristal correspond une pièce en cire et un moule en plâtre.

Décirage du moule : le moule en plâtre est placé dans une étuve et, sous l’action de la chaleur, libéré de la cire. Il est donc prêt à être rempli de grains de cristal.

Remplissage du moule à plâtre : des morceaux de cristal de différentes formes, tailles et couleurs sont disposés dans le moule ou dans une réserve en terre cuite, selon les quantités déterminées pendant la phase de recherche.

Enfournement et cuisson : la préparation des fours est très importante pour en optimiser l’utilisation. Le cycle de cuisson va d’une semaine pour les petites pièces, à deux pour des pièces de 20 kg,  jusqu’à trois pour celle d’environ 50 kg. Le cycle comprend la préparation du four, le chauffage jusqu’à la température souhaitée (900°) et le refroidissement jusqu’à la température ambiante, avant de pouvoir rouvrir le four.

Démoulage et nettoyage des pièces : opération très délicate car certaines pièces sont très fragiles et on risque de les casser. Les pièces sont ensuite nettoyées à l’eau et on obtient  ainsi une pièce brute de moule.

Finitions : la phase de finition va du coupage des éléments techniques, à la réparation des défauts de surface, au polissage pour lui redonner de la lumière. Différentes machines et outils sont nécessaires pour finir les pièces. Un cycle de finition d’une pièce est suivi par la même personne du début à la fin de préférence.

Contrôle qualité et signature des pièces : la pièce est contrôlée et signée avec la signature DAUM et de celle de l’artiste s’il y a lieu. Les éditions d’art à 8 + 4 exemplaires sont numérotées selon les règles de la législation sur les bronzes. Toutes les autre pièces d’un prix supérieur à 500 € sont également numérotées dont certaines en tirage limité.

Emballage : des caisses spécifiques sont créées pour l’emballage de ces pièces très délicates et fragiles.

Les signatures de 1890 à 1975 :

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Entre 1902 et 1939, on note des signatures Daum accompagnées de celles de créateur : « E. BRANDT », « J. CAYETTE », « L. MAJORELLE », « C. RANC » et « FOLLOW ».

Entre 1903 et 1914, apparaissent également les signatures : « J. MUGIN », « BERTHON », « Rene Bertrand », « SCHNEIDER » et « b. Chapuy ».

Entre 1915 et 1939, apparaissent également les signatures : « MODA », « Mado » et « Maud ».

A partir de 1968, apparaissent également les signatures : « M Legendre DAUM 8/200 », « DAUM 54/300 Guy Petitfils », « Demarchi. », « Cesar », « BADORD », « Gleb », « Dali 70 », « Adzak », « TOUL HOAT », « C Croix de Lorraine D », « Topor 90″, »LHOSTE », « Daum France 84/125 Roulot » et « Sosno ».

Ce travail en collaboration avec des artistes reconnus augmente la notoriété de la marque et les éditions d’art représentant aujourd’hui 40 % de leur activité.

Editions d’art numérotés (8 + 4 selon la législation sur les bronzes)

Petite séries jusqu’à 500 exemplaires pour des multiples d’art

Petites séries jusqu’à 1 000 exemplaires pour des éditions limitées

Moyennes séries à tirage illimité (quelques milliers au maximum)

DAUM aujourd’hui :

La famille fondatrice a cédé sa société en 1985. Rachetée, puis vendue de nombreuses fois, elle est devenue propriétaire en mai 2009 du financier algéro-français Prosper Amouyal via la holding financière Saint Germain.   Son effectif est de 105 personnes en 2018.

Les productions de l’atelier de création Daum situé à Nancy sont toujours exceptionnelles. Tous les prototypes y sont réalisés ainsi que les pièces de prestige exécutées à quelques exemplaires. Pour les plus grands tirages, la phase industrielle se déroule à Vannes-le-Châtel (Meurthe-et-Moselle), à une cinquantaine de kilomètres.

Aujourd’hui Daum est présente dans plus de 10 pays (Europe, Japon, Chine, Emirats Arabes Unis …) et compte plus de 180 personnes en Daum France et 20 personnes pour DAUM Etats Unis et Asie. Le site de Nancy accueille l’atelier de création des nouveaux produits comprenant l’activité de modelage et de moulage, le prototypage et la production des pièces de séries très limitées. Le site de Vannes le Châtel comprend l’activité de fusion du cristal pour constituer la première matière, un atelier de production complet depuis le moulage jusqu’à la finition et l’emballage, les services généraux, financiers et administratifs, le stock de produits finis et les expéditions.

Pour chaque pièce réalisée, Daum conserve la maquette mère ou d’atelier, c’est à dire une sculpture avec tous les éléments techniques rajoutés pour la production. Les moules sont conservées  jusqu’à la fin du tirage, ils sont détruits ensuite. Un exemplaire fini en cristal des Editions d’Art et autres pièces significatives d’une technique ou d’un collection particulière.

Daum fait incontestablement partie du patrimoine culturel aussi bien national qu’international et possède de filiales.  Elle n’a manqué aucun rendez-vous avec la création artistique et le savoir-faire moderne. Peu de marques auront travaillé avec autant d’artistes. Ainsi plus de 350 signatures sont recensées à travers les pièces produites par la manufacture depuis sa création. Ce savoir-faire est unique et Daum souhaite le faire perdurer par l’apprentissage et la transmission en cherchant de nouveaux talents à toutes les niveaux de la production.

DAUM : 17, rue des Cristalleries 54000 NANCY – 03 83 30 80 24 http://www.daum.fr