Cristallerie de LEMBERG ou Cristallerie LORRAINE (1925-1997) ( France)

Mise à jour le 12.09.22

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La Cristallerie de Lemberg a été fondée en 1925 par Théodore Heitzman. Ce dernier boulanger pour la cristallerie voisine de Saint Louis perd une grande partie de son chiffre d’affaire suite à la création d’une boulangerie propre à l’usine. Il décide alors de créer la Cristallerie Lorraine (Cristallerie de Lemberg).

Il embaucha 20 ouvriers, la plupart d’entre eux provenaient de la Cristallerie de Saint Louis. Grâce à eux, il réussissait à fabriquer du cristal haut de gamme (24 à 30 % teneur en plomb), à savoir un cristal d’une excellent qualité.

En 1926, il employait plus de cent ouvriers. Dès le début, la cristallerie se spécialisa dans la fabrication de verres et de services de table, comme en témoignent les multiples variantes de Römer conservées, un verre plusieurs fois doublé et poli.

Elle a prospérée jusqu’à compter plus de 200 ouvriers malgré des temps difficiles. En 1937, cette cristallerie offrit à Auguste Houillon, distingué la même année « Meilleur ouvrier de France » pour ses gravures de cristaux au burin, le poste de directeur artistique tout en lui laissant sa liberté d’artiste.

En 1940, la cristallerie qui est à proximité du front, dut être évacuée en catastrophe lors de la déroute de l’armée française.

L’histoire de la Cristallerie Lorraine après la Seconde Guerre mondiale est exemplaire pour les manufactures lorraines encore en activité : au début, Lemberg livrait une partie de la production, entre autres du verre brut, à la Sarre voisine, dans un atelier de polissage à Wadgassen. Dès 1949, tous les grands magasins de Paris, à savoir le Bon Marché, les Galeries Lafayette et la Samaritaine faisaient partie de la clientèle.

Dans les années 1950 et 1960, l’exportation fut renforcée : 30 à 40 % de la production étaient livrés à l’étranger via des grossistes. La Cristallerie de Lemberg avait pu s’affirmer face aux Cristallerie de Saint Louis et de Baccarat en obtenant une succursale à Paris. Elle fut agrandie et modernisée. Le répertoire stylistique s’étendait de la pièce individuelle à la copie d’anciens verres.

Le premier effondrement eut lieu en 1968 : les prix de vente augmentaient au même rythme que les salaires et les charges sociales, qui constituaient alors 70 % du prix de vente d’un verre en cristal fait main. En même temps, l’intérêt pour ces produits chuta, notamment auprès des jeunes acheteurs.

Pendant la même période, la « Cristallerie d’Arques » (Pas-de-Calais) commença à produire 22 000 verres à pieds par jour selon un processus automatique. En 1973, l’entreprise ferma ses portes, 280 salariés furent licenciés.

En 1976, Joseph Grébil, ancien salarié de la cristallerie, tenta un nouveau départ avec la « Société nouvelle des Cristalleries Lorraines ». Il recruta quarante personnes, reconquit une partie des anciens clients de Heitzmann et acquit les stocks de l’ancienne cristallerie.

En 1990, Grébil vendit la société à la cristallerie Lalique à Wingen-sur-Moder (Alsace). Comme différentes autres marques, la Cristallerie de Lemberg fut intégré dans la structure de l’entreprise. Après des débuts prometteurs, la cristallerie de Lemberg ferma définitivement en 1997. Sur place, on mettait également en cause la concurrence polonaise et tchèque, des pays qui commercialisaient aussi du verre soufflé à la bouche et du verre poli dans un style bohémien mais à un prix beaucoup plus avantageux.

Entre 1997 et 1999, l’inventaire de la Cristallerie de Lorraine a été vendu aux enchères et environ 1000 dessins et modèles  de croquis et autres documents passèrent en la possession de CIAV et de la Maison du Verre et du Cristal à Meisenthal.

Une première histoire sur la cristallerie, rédigée par Christiane Henrich, a été publiée en octobre 2000 : « La Cristallerie Lorraine – Lemberg 1925 – 1997 ».

Sources : Henrich, C. 2000: La Cristallerie Lorraine, Lemberg 1925-1997, Lemberg

Un commentaire sur « Cristallerie de LEMBERG ou Cristallerie LORRAINE (1925-1997) ( France) »

  1. Ma très grande tristesse à l’annonce des cristalleries de Lorraine est encore toujours la même aujourd’hui. J’ai eu, pour mon mariage, en 1970, un service complet de 12 verres à eau, vin rouge et vin blanc, toujours complet et qui est d’une beauté sans égale pour moi, La Cristallerie était aussi belle et fine que celle de Saint-Louis et Baccarat.

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