Archives mensuelles : mars 2021

Encrier « poulpe » en pâte de verre de Georges DESPRET (Belgique)

Georges DESPRET (1862-1952), encrier «poulpe» en pâte de verre verte et blanche. Signé du monogramme «GD». Longeur : 25 cm. Estimation : 500 €.

Georges DESPRET (1862-1952), natif de Binche (Belgique), met au point une technique de pâte de verre à la même époque qu’Henry Cros sans rien connaître ses travaux. Tous deux ont œuvré de leur côté et ne se sont jamais rencontrés.

Après des études d’ingénieur à Liège, il est appelé à la direction de la Glacerie de Jeumont en France. Il donne un vif élan à l’entreprise et l’agrandit par l’acquisition des Glaceries de Boussois en 1903. Son affaire devient considérable, produisant 4 tonnes de verre par jour sous forme de glaces, miroirs, dalles et revêtement en pâte de verre…

Yvonne Serruys (1873-1953), est née en Belgique. Peintre et sculptrice, elle est issue d’une famille francophone belge. Elle collabore avec Georges Despret.

La pâte de verre, son violon d’Ingres ! Georges Despret recherche le secret de fabrication de vases légendaires. Il arrive à obtenir une matière semi transparente avec laquelle il modèle de petites sculptures aux dégradés subtils. Il offre une importante collection de ses œuvres au Musée communal de Jeumont. Mais la guerre des 1914-1918 détruit ce musée et endommage gravement ses usines. Trop occupé à restructurer son entreprise, Georges Despret abandonne la fabrication de pâtes de verre. Celles qui ont survécu aux désastres sont fort rares, hélas ! Presque toutes non signées.

Les signatures sont gravées au nom de « GDespret » généralement accompagnées d’un numéro. Il signe également « ST/1044/GDespret » ou « GDespret/SY/1585 » pour monogramme de Yvonne Serruys ou « SY » accompagné d’un numéro ou « SY/GD » ou « Serruys » ou « Ach » monogramme du sculpteur Alexandre Charpentier.

Georges DESPRET (1862-1952) des pâtes de verre belges aux dégradés subtils (Belgique)

Vase des Frères DAUM haut de 32 cm à décor de baies (France)

Frères DAUM, vase de forme bombée à petit col en verre gravé à l’acide à décor de baies violettes sur fond jaune marbré, base du vase à effet de martelage. Signé. Hauteur : 32 cm. Estimation : 1 000 €.

https://leverreetlecristal.wordpress.com/2014/01/28/daum-un-style-depuis-1875/

Vase signé DE VEZ à décor de bateaux de pêche haut de 15 cm (France)

DE VEZ (Camille Trutié de Varreux (1872-1942), vase en verre multicouche bleu à décor de bateaux de pêche gravé à l’acide. Signe. Hauteur : 15 cm. Estimation : 350 €.

Peu de documents existent sur Camille Trutié de Varreux et son passage remarqué au Cristallerie de Pantin « Stumpf, Touvier, Viollet & Cie ».

Cette manufacture de cristal fondée en 1851 par E.S. Monot est transférée à Pantin en 1855 (84 rue de Paris), son dépôt est alors situé au  66 rue d’Hauteville à Paris en 1903.

Elle connaît plusieurs raisons sociales « Monot et Cie », puis « Monot Père et Fils et Stumpf », « Stumpf, Touvier, Viollet & Cie » après le retrait de Monot en 1889.

Camille Trutié de Varreux est le nouveau directeur artistique en 1907. Il codirige avec Viollet en proposant une orientation artistique nouvelle : vases, coupes, lampes, en verre à couches multiples, gravé à l’acide d’ornements.

Avant 1914, la Cristallerie de Pantin produit une petite quantité d’œuvres de style Art Nouveau gravée et signée Thiaucourt (attribuée à Emile Thiaucourt), verrier et graveur de talent. Au début de la guerre, la manufacture ferme pour rouvrir en 1919 avec une production de verres moulé pressé réalisée de manière industrielle.

En 1920, l’entreprise déclinant est reprise par la Société industrielle de Verrerie propriétaire de plusieurs verreries en France et dirigée par Touvier puis Jacquemin.

La cristallerie a été active, difficilement dans les derniers temps faute d’investissements et de modernisation des outils de production. Elle ferme en 1925. En 1931, elle est mise en vente et acquise par la société Paris-Pantin qui édifiera des constructions scolaires vers 1940.

  1. https://leverreetlecristal.wordpress.com/2014/01/27/de-vez-camille-trutie-de-varreux-1872-1942-cristallerie-de-pantin-france/

Vase à décor de bacchantes de Georges de FEURE haut de 35 cm (France)

Georges DE FEURE (1868-1943), vase en pâte de verre à décor en relief de bacchantes nues. Epreuve en pâte de verre vert. Signé sous la base. Hauteur : 35 cm. Estimation : 400 €.

Georges Joseph Van Sluÿters (1868-1943), alias Georges de FEURE est un artiste français. Il est d’origine hollandaise par son père et belge par sa mère. Il est né à Paris en 1868, mais la famille est obligée d’émigrer en 1870 lors du déclenchement de la guerre franco-prussienne. Peintre et poète raffiné, il vivait entouré de lévriers

De retour à Paris en 1889, il s’établit à Montmartre et se joint à la Bohème parisienne. Son cercle d’intimes inclus les compositeurs Claude Debussy, Maurice Ravel et Erik Satie. Son œuvre picturale est définitivement inspirée par les poèmes de Charles Baudelaire et les romans de Georges Rodenbach. Dans les années 1990, il est reconnu par Puvis de Chavannes comme l’un des peintres les plus importants du mouvement symboliste français.

Son œuvre est caractérisée par de nombreuses représentations de la femme fatale, thème que l’on retrouve dans l’ensemble des œuvres du courant Art nouveau. Il a également réalisé des vases.

Sa renommée comme peintre symboliste et son expérience comme affichiste pousse le marchand d’art Siegfried Bing à l’approcher afin de lui confier la réalisation de la façade du « pavillon de l’Art nouveau » à l’Exposition universelle de 1900 qui se tient à Paris. Quatre de ses affiches sont reproduites dans la revue Les maîtres de l’affiche (1895-1900), à savoir : 5e exposition du Salon des Cent, Magasin des nouveautés Jeanne d’Arc, Le Journal des ventes et Thés du Palais Indien.  Une grande rétrospective de son œuvre se tient en 1903 puis voyage de Paris à Hambourg et La Haye.

Durant les premières décennies du XXe siècle, il continue à créer des ensembles décoratifs (évoluant du style Art nouveau vers le style Art déco), puis il fonde une compagnie de construction d’aéroplanes et s’intéresse à la confection de costumes et de décors pour le théâtre.

En février 1942, à la suite d’une longue maladie, il demande au ministère des Beaux-Arts d’acquérir deux de ses tableaux pour la collection nationale, ce qui lui sera refusé. Il meurt le 26 novembre 1943 dans le Paris de l’Occupation.

Les signatures :

Les pièces en verre portent la signature « G. de Feure » ou « De Feure » en lettre cursives à l’émail transparent ou moulées en relief au-dessous de la pièce et parfois gravées en camée sur le corps de l’objet, contrairement aux services de table qui ne portent pas d’indication.

Georges de FEURE (1868-1943) Maître du symbolisme et de l’Art Nouveau a réalisé quelques vases (France)