Verrerie de MURANO, vase de forme évasée en verre bleu godronné, la partie basse à décor de paillons dorés. Hauteur : 80 cm.
La renommée de Murano est internationale depuis 800 ans, car elle s’est rendue maîtresse de l’Art du Verre qu’elle détient encore, quoique banalisé, mais toujours prospère. L’art du verre fut pratiqué, en Europe, dès l’époque romaine. Il s’est sans doute développé à Venise vers le 10e siècle et a pris rapidement une importance, malgré le danger que représentait le fonctionnement des fours (fornace) dans une ville au tissu urbain très dense. En 1201, le Sénat de Venise rédigea un décret qui obligeait les verriers de Venise à installer leurs fours sur l’île de Murano. De nombreux incendies s’étaient en effet déclarés à Venise au départ des fours de verriers et les Vénitiens s’inquiétaient des risques encourus par leurs maisons en bois. La condition insulaire permettait en outre de préserver plus facilement le secret de la fabrication du verre.
C’est en 1291 que le gouvernement du Doge décida de déplacer définitivement les fours à l’île proche de Murano. Ce transfert, outre qu’il faisait éviter les incendies, permettait aussi de mieux préserver les secrets de fabrication d’une verrerie réputée et d’assurer la sécurité des stocks de matières premières dont l’entrepôt portait d’ailleurs le nom de « chambre des poisons » .
L’activité de l’île prit vite une dimension industrielle qui lui donna richesse et renommée. Elle devint la grande manufacture du verre et du cristal de Venise. Murano est alors soumise à de stricts règlements spécifiques en raison de l’importance de cette industrie dans le négoce de la Sérénissime.