Philippe Joseph BROCARD (1831-1896), lampe de mosquée en verre transparent, panse renflée ornée de six petites anses ajourées modelées à chaud, col évasé à large ouverture et piédouche circulaire évasé. Décor couvrant polychrome aux émaux durs et en léger relief de caractères coufiques et de motifs floraux, enrichis de motifs stylisés et de filets d’or. Signé « Brocard Paris » et daté « 1870 », à l’intérieur du piédouche. Hauteur : 34 cm. Estimation : 15 000 €.
Philippe-Joseph BROCARD (1831-1896) verrier émailleur et originellement restaurateur d’antiquité. Il est un artiste méconnu mais qui jouissait à son époque d’une grande notoriété. Collectionneur, restaurateur d’objets d’Art et créateur autodidacte, il fut le premier artiste verrier moderne en parvenant à retrouver les secrets des émaux arabes des XIII ème et XIV ème siècle (Art des mosquées Mamelouk). Il participa ainsi à l’évolution des techniques du verre. Il put copier des lampes de mosquées de façon presque parfaite en maniant les émaux avec une finesse mesurée.
Il présenta ces premières pièces émaillées avec succès, lors de l’Exposition Universelle de 1867 à Paris. Il suscitera l’admiration d’Emile Gallé présent à celle exposition pour le compte de son père Charles Gallé. Les verreries influencèrent beaucoup les premiers verres émaillés d’Emile Gallé, qui à son tour dans les années 1880, inspirera Brocard dans ses créations aux formes et décors européens.
L’œuvre de P.-Joseph Brocard a été partiellement étudiée et de façon éparse. Les dates sont mal connues. Grâce à des exemples de signatures on peut cependant affirmer qu’il réside dès les années 1870 au 23, rue Bertrand et qu’il commence à travailler avec son fils Emile-Joseph vers 1878 (Gazette de l’Hôtel Drouot) et signe alors BROCARD et FILS.