Archives pour la catégorie Maurice MARINOT (1882-1960) peintre puis verrier d’exception (France)

Collection de flacons de Maurice MARINOT (1882-1960) musée d’Art Moderne de Paris (France)

Maurice MARINOT (1882-1960), collection de flacon en verre massif provenant du Musée d’Art Moderne de Paris.

Maurice MARINOT (1882-1960) a voulu être et il est demeuré un maître ouvrier. Il s’est fait d’abord connaître comme peintre puis enthousiasmé par le verre, créa des vases de verre transparent décorés de motifs sur émaux opaques.

Il est l’un des plus grands novateurs du XXème siècle dans l’art du verre. De nombreux verriers appliquent encore aujourd’hui les formules décoratives dont il est l’inventeur. Chez lui, «les différentes couches de verre glissent et luttent comme dans les époques géologiques».

Ainsi, lorsqu’en 1911, il visite à Bar-sur-Seine la verrerie de son ami Viard, un coup de cœur le décide à mettre de côté sa carrière de peintre pour consacrer près de 25 ans de sa vie au métier pénible et passionnant de verrier. De son atelier sortiront près de 2500 pièces : flacons, vases, coupes, bouteilles et quelques rares presse papiers, généralement signées sur le fond : Marinot.

Chaque objet est une œuvre d’art unique qui ne connait ni moulage ni reproduction en série. Ce sont des pièces uniques qui « naissent les unes des autres ». Un atelier mis à sa disposition dans la verrerie lui permet de commencer ses recherches. Il y dessine la forme des pièces qu’il fait réaliser dans l’atelier voisin et les achève ensuite en les décorant d’émaux.

Il produit de 1913 à 1922 des verres blancs, limpides, bullés, ou craquelés qu’il décore de réserves en émail : bleu, blanc, rouge, violacé ou jaune. A partir de 1919, il s’intéresse à un nouveau type de décor et commence à creuser la surface de ses verres qui s’épaissit. Il les taille lui-même à la roue ou les grave à l’acide. C’est ainsi que commence son travail sur la profondeur.

Ses verres sont gravées de larges surfaces à facettes stylisées et géométriques. Un dessin daté de 1926 et conservé au musée d’art moderne de Troyes nous permet de mieux le découvrir. En commençant à souffler lui-même ses pièces à partir de 1923, il expérimente ensuite un nouveau type de décor nommé décor intercalaire. Entre deux couches de verres, il insère des impuretés qui créent de larges trainées colorées ou bullées.

C’est de 1927 à 1937, date à laquelle il cesse complètement son activité de verrier, que Marinot est le plus moderne. Il modèle à chaud des verres épais et lourds qui feront dire à René Jullian, lors d’une exposition rétrospective de son œuvre en 1965.
Après un long perfectionnement, il a acquis la liberté de l’artiste verrier et réalise des flacons au décor interne et profond formant « un tout organique cohérent ».

Son objectif est de « contraindre le verre tout en faisant apparaître sa vie propre. Que le résultat soit celui d’une lutte avec ses actions et ses réactions comme dans les choses de la nature ».

Les œuvres d’art réalisées par Maurice Marinot sont aujourd’hui conservées dans de nombreux musées français et internationaux. Rares sont celles passants en ventes publiques aux enchères, ce qui explique qu’un petit vase d’époque pourra être généralement estimé 10 000 à 15 000 €.

Les signatures :

Les pièces de Maurice Marinot sont signées de son nom à l’mail, à la pointe ou à l’acide et, pour la plupart, sont numérotées selon des critères propres à l’artiste. Les modèles de 1912 sont marqués de 1 à 43, ceux de 1913 de 1 à 73 et ceux de 1914 de 1 à 64. A partir de 1919, les pièces de l’année sont numérotées de 1 à 84, auxquelles il ajoute des modèles de fonds d’atelier non commercialisés pendant la guerre (1914-1918) et numérotés de 85 à 148. A partir de 1920, la numérotation suit un mouvement chronologique qui va du numéro 149 au 247, en 1921 du 248 au 345, en 1922 du 346 au 529, en 1923 du 530 au 734, en 1924 du 735 au 966, en 1925 du 967 au 1104, en 1926 du 1105 au 1248, en 1927 du 1249 au 1444, en 1928 du 1445 au 1600, en 1929 du 1601 au 1786, en 1930 du 1787 au 1937, en 1931 au 1938 au 2078, en 1932 du 2079 au 2179, en 1933 du 2180 au 2282, pour s’achever en 1934 du 2283 au 2405.

Les pièces vendues après 1934 non pas été numérotées par l’artiste, mais à posteriori par sa fille Florence Marinot, sans respecter aucun ordre chronologique d’année de fabrication : cette numérotation qui court de 1 à 330 précédée de ses deux initiales FM, est transcrite à l’encre sur une étiquette apposée sur la pièce.

Maurice MARINOT (1882-1960) peintre puis verrier d’exception (France)

Vase à décor floral stylisé année 1915-1920 de Maurice MARINOT estimé 1 400 € haut de 17 cm (France)

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Maurice MARINOT (1882-1960), petit flacon bouché en verre, à décor émaillé bleu blanc et rouge de cinq fleurs (roses et tulipes) et filets. Signé m.m. Hauteur : 17 cm.

Maurice MARINOT (1882-1960) peintre puis verrier d’exception (France)

Flacon en verre de Maurice MARINOT créé en 1930 estimé 10 000 € (France)

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Maurice MARINOT (1882-1960), flacon cylindrique  » La Nuit  » en verre transparent partiellement bullé à décor interne bleu marine, noir.  Bouchon signé Marinot à la pointe au revers de la base. Hauteur : 15 cm.

https://leverrelecristaletlapatedeverre.wordpress.com/2014/02/12/maurice-marinot-1882-1960-peintre-puis-verrier-dexception/

Coupe bol de Maurice MARINOT (1882-1960) (France)

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Maurice MARINOT (1882-1960), importante coupe bol. Épreuve en verre, à coloration nuagée rouge vermillon en intercalaire, au décor géométrique très profondément dégagé à l’acide sur sa surface extérieure. Signée MARINOT, en lettres cursives à la pointe sous la base. Hauteur : 11 cm. Diamètre : 21 cm.

Cet artiste est l’un des plus grands novateurs du XXème siècle dans l’art du verre. De nombreux verriers appliquent encore aujourd’hui les formules décoratives dont il est l’inventeur. Chez lui, «les différentes couches de verre glissent et luttent comme dans les époques géologiques».

https://leverrelecristaletlapatedeverre.wordpress.com/2014/02/12/maurice-marinot-1882-1960-peintre-puis-verrier-dexception/

Verrerie de Bar sur Seine (1784-1937) connue grâce à Maurice Marinot (1883-1960) (France)

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Fondée en 1784, la verrerie de Bligny, après des difficultés (faillites en 1875 et 1879), ne survit qu’au prix d’un déménagement à Bar-sur-Seine en 1881, afin d’alléger les coûts de transport considérables de la houille, à laquelle elle s’est convertie après 1875. Le nouveau site, qui a nécessité des investissements considérables, appartient au banquier barséquanais Édouard Brocard.

Son neveu Georges Brocard, maître de verrerie, est associé à l’entreprise en 1885. Il en assure la direction de 1901 à 1908, date de son décès. Le hall d’entrée de l’usine est élevé par les Éts Louis Maison des Riceys. Les ateliers de gravure et d’emballage, la salle des machines et les ateliers de mécanique s’échelonnent de plain-pied à côté du hall des fours. L’entreprise, desservie par un embranchement ferroviaire, fabrique des verres décorés : services à bière, à liqueurs, à vins fins, verres à eau, vases…, présentés à Paris et Marseille. Elle occupe jusqu’à 300 ouvriers. En 1910, la crue de la Seine submerge l’usine et détruit de nombreux creusets. La recherche d’investisseurs ou de repreneurs permet aux frères Eugène et Gabriel Viard de reprendre l’entreprise.

En 1911, à l’occasion d’une visite des Verreries cristalleries, le peintre troyen Maurice Marinot (1883-1960), subjugué par les méthodes de fabrication du verre, déclare qu’il éprouve « un violent désir de ce nouveau jeu ». Les nouveaux patrons, Eugène et Gabriel Viard, lui réservent un atelier d’études et de fabrication dans lequel il va réaliser progressivement l’unité du verre et du décor. Marinot crée d’abord des décors émaillés de style fauve sur des vases en verre blanc dont les formes – qu’il a dessinées – sont élaborées par un verrier. Il s’essaie aux procédés de gravure à l’acide. À partir de 1923, Marinot apprend le métier de verrier quand il comprend que l’émail masque la beauté intrinsèque du verre. Il rejette la décoration de surface en faveur de techniques originales comme l’inclusion d’oxydes métalliques entre différentes couches superposées de verre transparent. Il utilise aussi un verre « malfin » (imparfaitement raffiné) afin de créer un effet de bulles. Il invente des tons rouge fraise et bleu turquoise. De 1927 à 1937, Marinot modèle à chaud des pièces épaisses et d’un seul bloc sur lesquelles il travaille en sculpteur.

En 1932, un legs d’Ernest Pillot, ancien directeur de la verrerie, permet l’édification d’une passerelle sur la Seine. Oeuvre des Éts Maison-Moutard aux Riceys, elle facilite le passage des ouvriers de l’usine. La verrerie possède une école privée depuis 1883, une colonie d’enfants orphelins, une coopérative, une société de musique et des logements ouvriers. Elle ferme ses portes en 1937 alors qu’un incendie en 1934 avait occasionné sa reconstruction en 1936. De nouvelles destructions ont lieu lors de la Seconde Guerre mondiale.

De 1947 à 1951, les bâtiments sont occupés par l’usine de verres optiques Guilbert et Ponty. De 1951 à 1956, s’y succèdent une coopérative agricole puis la Société industrielle barséquanaise des plastiques qui fait faillite. De 1956 à nos jours, le site abrite une chaudronnerie spécialisée sous la raison sociale EIC Industries.

Maurice MARINOT (1882-1960) peintre puis verrier d’exception (France)

Mise à jour le 24.04.23

 

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Maurice MARINOT (1882-1960) a voulu être et il est demeuré un maître ouvrier. Il s’est fait d’abord connaître comme peintre puis enthousiasmé par le verre, créa des vases de verre transparent décorés de motifs sur émaux opaques.

Il est l’un des plus grands novateurs du XXème siècle dans l’art du verre. De nombreux verriers appliquent encore aujourd’hui les formules décoratives dont il est l’inventeur. Chez lui, «les différentes couches de verre glissent et luttent comme dans les époques géologiques».

Ainsi, lorsqu’en 1911, il visite à Bar-sur-Seine la verrerie de son ami Viard, un coup de cœur le décide à mettre de côté sa carrière de peintre pour consacrer près de 25 ans de sa vie au métier pénible et passionnant de verrier. De son atelier sortiront près de 2500 pièces : flacons, vases, coupes, bouteilles et quelques rares presse papiers, généralement signées sur le fond : Marinot.

Chaque objet est une œuvre d’art unique qui ne connait ni moulage ni reproduction en série. Ce sont des pièces uniques qui « naissent les unes des autres ». Un atelier mis à sa disposition dans la verrerie lui permet de commencer ses recherches. Il y dessine la forme des pièces qu’il fait réaliser dans l’atelier voisin et les achève ensuite en les décorant d’émaux.

Il produit de 1913 à 1922 des verres blancs, limpides, bullés, ou craquelés qu’il décore de réserves en émail : bleu, blanc, rouge, violacé ou jaune. A partir de 1919, il s’intéresse à un nouveau type de décor et commence à creuser la surface de ses verres qui s’épaissit. Il les taille lui-même à la roue ou les grave à l’acide. C’est ainsi que commence son travail sur la profondeur.

Ses verres sont gravées de larges surfaces à facettes stylisées et géométriques. Un dessin daté de 1926 et conservé au musée d’art moderne de Troyes nous permet de mieux le découvrir. En commençant à souffler lui-même ses pièces à partir de 1923, il expérimente ensuite un nouveau type de décor nommé décor intercalaire. Entre deux couches de verres, il insère des impuretés qui créent de larges trainées colorées ou bullées.

C’est de 1927 à 1937, date à laquelle il cesse complètement son activité de verrier, que Marinot est le plus moderne. Il modèle à chaud des verres épais et lourds qui feront dire à René Jullian, lors d’une exposition rétrospective de son œuvre en 1965.
Après un long perfectionnement, il a acquis la liberté de l’artiste verrier et réalise des flacons au décor interne et profond formant « un tout organique cohérent ».

Son objectif est de « contraindre le verre tout en faisant apparaître sa vie propre. Que le résultat soit celui d’une lutte avec ses actions et ses réactions comme dans les choses de la nature ».

Les œuvres d’art réalisées par Maurice Marinot sont aujourd’hui conservées dans de nombreux musées français et internationaux. Rares sont celles passants en ventes publiques aux enchères, ce qui explique qu’un petit vase d’époque pourra être généralement estimé 10 000 à 15 000 €.

Les signatures :

Les pièces de Maurice Marinot sont signées de son nom à l’mail, à la pointe ou à l’acide et, pour la plupart, sont numérotées selon des critères propres à l’artiste. Les modèles de 1912 sont marqués de 1 à 43, ceux de 1913 de 1 à 73 et ceux de 1914 de 1 à 64. A partir de 1919, les pièces de l’année sont numérotées de 1 à 84, auxquelles il ajoute des modèles de fonds d’atelier non commercialisés pendant la guerre (1914-1918) et numérotés de 85 à 148. A partir de 1920, la numérotation suit un mouvement chronologique qui va du numéro 149 au 247, en 1921 du 248 au 345, en 1922 du 346 au 529, en 1923 du 530 au 734, en 1924 du 735 au 966, en 1925 du 967 au 1104, en 1926 du 1105 au 1248, en 1927 du 1249 au 1444, en 1928 du 1445 au 1600, en 1929 du 1601 au 1786, en 1930 du 1787 au 1937, en 1931 au 1938 au 2078, en 1932 du 2079 au 2179, en 1933 du 2180 au 2282, pour s’achever en 1934 du 2283 au 2405.

Les pièces vendues après 1934 non pas été numérotées par l’artiste, mais à posteriori par sa fille Florence Marinot, sans respecter aucun ordre chronologique d’année de fabrication : cette numérotation qui court de 1 à 330 précédée de ses deux initiales FM, est transcrite à l’encre sur une étiquette apposée sur la pièce.