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Paire de flambeaux en verre à décor de dauphins de la Cristallerie de Portieux (France)

Cristallerie de PORTIEUX (1705-2012), paire de flambeaux en verre pressé-moulé formée de dauphins reposant sur des terrasses godronnées soulignées de moulures en bronze doré. Hauteur : 24,5 cm. Estimation : 300 €.

Les Cristalleries de Portieux proviennent de l’héritage d’une des plus anciennes manu-factures françaises de cristal spécialisée dans la gobeleterie, les articles de décoration et fantaisie. Cette manufacture est désormais filiale de la société parisienne les jolies céra-miques sans kaolin. La manufacture de cristallerie de Portieux est située dans l’écart dit Verrerie de Portieux, commune de Portieux, dans le département des Vosges et la région Lorraine au cœur de l’importante forêt de Charmes qui lui procurait le bois nécessaire à son activité ainsi que les fougères nécessaires à l’obtention du salin.

https://leverrelecristaletlapatedeverre.wordpress.com/2014/01/26/la-cristallerie-ou-verrerie-de-portieux-1705-2012/

Verre à boire orné des profils de Napoléon III et Eugénie de la Cristallerie de PORTIEUX (vers 1850) (France)

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Cristallerie de PORTIEUX (1705-2012), verre à boire orné des profils de Napoléon III et Eugénie.

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Les Cristalleries de Portieux (1705-2012)

Mise à jour le 05.01.24

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L’obscure verrerie fondée en 1690 par François Magnien est devenue deux siècles plus tard la plus importante entreprise des Vosges avec un millier de salariés.

Les Cristalleries de Portieux proviennent de l’héritage d’une des plus anciennes manufactures françaises de cristal spécialisée dans la gobeleterie, les articles de décoration et fantaisie. Cette manufacture est désormais filiale de la société parisienne les jolies céramiques sans kaolin. La manufacture de cristalleries de Portieux est située dans l’écart dit Verrerie de Portieux, commune de Portieux, dans le département des Vosges et la région Lorraine au cœur de l’importante forêt de Charmes qui lui procurait le bois nécessaire à son activité ainsi que les fougères nécessaires à l’obtention du salin.

Le ruisseau Le Rochon ou le Mori, affluent de la Moselle servait à faire tourner le moulin nécessaire aussi à la verrerie. Le sable utilisé dans le verre provenait au départ de Ferrières (Meurthe-et-Moselle), proche de Tonnoy.

Les origines :
La Lorraine avait accordé en 1448 sous le règne de Jean II de Lorraine des privilèges exorbitants pour les verriers, les assimilant à la noblesse.
Il leur était accordé notamment la possibilité de prélever le bois ou l’eau nécessaire à leur activité sur toutes les terres ducales.
Cela favorisa naturellement le développement de cette industrie. L’histoire de la manufacture connue aujourd’hui sous le nom de cristalleries de Portieux commence en fait à Tonnoy soit en 1670 soit en 1690 où le Duc de Lorraine fraîchement intronisé accorda en 1698 par lettres patentes au sieur de la Pommeraye propriétaire des lieux, associé avec François Magnien, détenteur du savoir-faire, l’exclusivité de la fabrication et du commerce de verre sur son duché pour 20 ans, à l’exception des droits concédés antérieurement à 1670 à d’autres verreries.
En 1702 François Magnien (Maître d’Hôtel du Duc de Lorraine) obtient de Léopold Ier de Lorraine l’autorisation de transférer la verrerie à Portieux-village tout en bénéficiant des mêmes privilèges que la la verrerie de Tonnoy, suite à la brouille entre ses associés. Dès 1705, il utilise ce privilège pour intenter un procès à la verrerie de Troisfontaines en vain, car elle est antérieure à 1670.
Comme Magnien est un favori du Prince, il demande et obtient par la suite de nouvelles concessions, de nouveaux arpents de terre et de bois pour développer son industrie. En 1710, il se rapproche de la forêt de Ternes au lieu, dit : « la fontaine de Viller », aujourd’hui « fontaine Jean Ruer » à 4 kms de Portieux, sur la rive droite du Mori. Il y fabrique du verre à vitre, on appellera cette usine « verrerie des bois », par opposition à celle de Portieux, qui est installée au village et qui fabrique des gobelets.
En 1714, le Duc de Lorraine demande à Magnien de créer une troisième verrerie, pour fabriquer des glaces à miroirs et de carrosses, ainsi que des carreaux pour vitrages en bois et en plomb. Il s’installe en face de la fontaine de Viller sur la rive gauche du Mori, c’est l’emplacement de la cristallerie actuelle.
En 1718, les lettres patentes sont renouvelées pour une nouvelle période de vingt ans et on décide de fermer l’usine de Portieux-village et de la fontaine de Viller afin de regrouper l’ensemble sur la nouvelle manufacture. C’est autour d’elle que se groupent les ouvriers, et ce centre industriel portera le nom de « Magnienville » aujourd’hui écart de la verrerie de Portieux du nom de son fondateur. François Magnien obtient le titre de seigneur de Magnienville en 1722. En 1729, François III de Lorraine futur empereur romain germanique révoque tous les privilèges accordés précédemment par son père, dont ceux concédés à François Magnien, lui laissant toutefois finir son bail.
La manufacture est donc affermée une première fois en 1739 à différents associés, dont Jacques Chambrette, le propriétaire de la faïencerie de Lunéville, autour de Daix. La verrerie est considérée comme royale dans un arrêt de 1767.
Les fermiers se succèdent ensuite régulièrement jusqu’à ce que François Lamy reprenne le bail en 1770, qui installa son gendre Jacques Bour à partir de 1778 comme directeur. Les affaires n’étaient pas faciles : ainsi en 1779, il s’associe avec le directeur de la verrerie de Sainte Anne pour protester auprès du roi contre l’augmentation du prix du salin et la baisse de sa qualité. 
La Verrerie de Magnienville allait subir les répercussions, et perdre tous les avantages accordés jadis gratuitement par la cour de Lorraine.
Le domaine de Magnienville devenait «bien national», et en 1796, il était acheté par les mêmes directeurs qui l’exploitaient auparavant : MM. Lamy et Bour, les mêmes qui achèteront aussi le monastère de Belval (situé sur la commune de Portieux, entre Portieux village et La Verrerie).
 
Le développement au XIXe siècle :
Jacques Mougin (gendre de Bour) prend la suite en 1820, puis son fils Edouard en 1846 qui transforme l’entreprise en société et enfin son petit-fils, Xavier Mougin en 1867.
C’est ce dernier qui opérera le rapprochement avec la cristallerie de Vallérysthal sous la présidence alors de Georges Chevandier de Valdrome en 1871, suite à l’annexion de la Moselle par l’Allemagne. C’est à cette date qu’est inaugurée une voie de chemin de fer, la ligne de Charmes à Rambervillers qui permet de désenclaver l’usine, dont Xavier Mougin était par ailleurs actionnaire. Il est à noter que ses fils, les Frères Mougin, travailleront comme céramistes pour la Faïencerie de Lunéville Saint Clément. En 1874, des logements ouvriers sont construits. En 1878, la cristallerie est récompensée par une médaille d’or à l’occasion de l’exposition universelle première gobeleterie a en bénéficié. En 1886, la manufacture emploie 820 personnes.
 
Au XXe siècle :
Adrien Richard succède à Xavier Mougin comme Directeur en 1905. Il est aussi élu maire en 1900 de Portieux aux côté de 9 conseillers municipaux (sur 16!) appartenant à la cristallerie. Le maire de Portieux appartiendra d’ailleurs à la Verrerie jusqu’en 1970… En 1914, il se produit 38000 pièces par mois, réparties sur 8000 modèles et faisait travailler 1200 personnes.
Le gendre d’Adrien Richard reprend la direction suite au départ en retraite de celui-ci en 1935, puis le neveu de celui-ci en 1957. En 1939, la fermeture de la verrerie est annoncée, victime de la crise économique et de l’absorption de la Tchécoslovaquie -célèbre pour son art du verre en Bohême- par l’Allemagne qui lui assure des débouchés commerciaux mondiaux.
Elle sera finalement sauvée par le déclenchement de la seconde guerre mondiale. L’usine sera libérée en 1944 par une division du général George Patton.
En 1948, l’entreprise tente de se reconvertir dans la verrerie mécanique, avec un four à bassin: ce fut un échec, sans doute du fait de l’antinomie avec le savoir-faire quasi artisanal des verriers, dont ceux-ci voulaient préserver la noblesse. En 1960, la société est rachetée par Compagnie Française du Cristal, ce qui l’entrainera dans une spirale de décroissance qui se soldera par une faillite en 1981. La société est alors reprise par une première SCOP puis d’autres qui se succéderont avec des repreneurs extérieurs, faute de trouver un équilibre financier jusqu’en 1996.
 
Au XXIe siècle :
En 2012, les fours s’arrêtent mais le magasin situé à l’usine continuait à accueillir une fidèle clientèle. Il fermera définitivement ses portes en 2021.
La liquidation de la SARL Faïence et Cristal fins, a été prononcé par le tribunal de commerce de Paris le 29 avril 2021. La municipalité conduite par la maire de Portieux Christelle Paillard, a décidé de racheter les actifs de cette société, afin que ce patrimoine local ne s’éparpille pas. Estimé à 46900€, la première magistrate a finalement réussie à racheter le tout pour 14000€ : bâtiments et 4000 pièces de cristal et de faïences.
Ainsi, ce stock va alimenter un projet de musée ou recréer une petite production locale avec des anciens verriers. Les bâtiments pourraient être réhabilités. La commune a fait breveter le logo de la cristallerie, qui n’avait jamais été déposé …
 
Ouvrage recommandé : La Verrerie de Portieux de Jean Pierre FERRY édité aux éditions du Sapin d’Or (Epinal)