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Différence entre Art Nouveau et Art Déco dans le Verre, Vase et Luminaire ? 1/5

mise à jour le 28.04.23

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L’Art Déco succéda à l’Art Nouveau, et vit son apogée autour de «l’exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes » (Paris, 1925) qui lui donna son nom. C’est « l’art des années folles ». Il naquit justement en réaction à l’Art Nouveau, en rupture avec cet art des circonvolutions que ces nouveaux artistes moquaient comme « l’art nouille ». Il sera dicté par les artistiques parisiens pour la France.

Par essence, l’Art Déco est donc l’art du modernisme, du propos direct et droit. C’est l’art de la géométrie, de l’ordre, de la symétrie, de la sobriété. C’est l’art des angles, des pans coupés, des cercles, des arrondis et des octogones, qui dans la peinture, trouva son écho dans le cubisme. L’Art déco est l’art du retour en grâce de la technique : c’est l’art de la science, des découvertes, des voyages (trains, paquebots, hôtels), de l’automobile, de l’aviation. Cet art « stylisé » est souvent caractérisé par des socles, de la marqueterie, ou des luxueux matériaux de l’époque, en provenance des colonies : des bois exotiques (l’ébène de macassar), du galuchat, de l’ivoire, de la laque.

L’Art Déco, né comme un mouvement extrêmement luxueux, devint aussi un art de crise, suite à la crise de 1929. L’Art déco devint donc un art de masse au début des années 30, utilisant un tout nouveau matériaux : le plastique. A ce titre, l’Art déco marqua d’ailleurs la naissance du design.

Source et site recommandé : http://christophecourtois.blogspot.fr/2013/03/savez-vous-faire-la-difference-entre.html

Pourquoi Nancy est-elle devenue la Capitale Mondiale de l’Art du Verre ?

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Capitale jusqu’en 1766 d’un état indépendant (Duché de Lorraine et de Bar), Nancy  somnolait dans une médiocrité provinciale. Les événements de 1870-1871 vinrent couper la Lorraine en deux, pour annexer à l’Allemagne toute la partie nord-est. Le Traité de Francfort fit de Nancy une ville frontière et devient le refuge de Lorrains et Alsaciens, qui refusaient la nationalité allemande. Première conséquence, une augmentation fulgurante de sa population.

Dès 1870, Emile Gallé au côté de son père commença des recherches pour rénover la verrerie, la céramique, le mobilier, observant avec passion les formes et couleurs du monde végétal, mais s’inspirant des arts de l’Orient, de l’héraldique médiéval ou du style rocaille avec le succès connu. Constitué en 1901, l’ «Ecole de Nancy » s’était affirmé 20 ans avant. Des Valin, Majorelle, Daum, Prouvé ont ainsi satisfait  une riche bourgeoisie formée d’industriels, banquiers, commerçants, médecins, pharmaciens, pour décorer leurs locaux professionnels et demeures.

L’Art Nouveau marqua Nancy. Il suffit de se promener dans les rues de cette ville et d’observer les édifices administratifs et scolaires. La grande exposition internationale de l’Est de la France tenue à Nancy en 1909 exprima brillamment le dynamisme retrouvé par la cité dans tant de domaines et affirma avec force l’alliance réussie de l’art et de l’industrie.

A la mort de Gallé en 1904, des signes de lassitudes étaient perceptibles. La première guerre mondiale accentua ce mouvement. Après ce conflit, on s’aperçut que les commanditaires du début du siècle, vieillis ou disparus, n’avaient pas de successeurs. L’Art Déco parisien envahit les manufactures encore existantes : Daum, les Cristalleries de Nancy, Delatte ..) En 1920, Nancy possédait 4 cristalleries. Le crash boursier de 1929 provoqua la faillite de nombreuses d’entre elles.

Nancy connu entre 1870 et 1920 une période artistique et économique fantastiques. Ainsi la France passa dans ce domaine d’un statut passif à actif. En effet, alors que l’Angleterre imposait au reste du monde ses productions céramiques et verrières, la France grâce à ses artistes Maître Verriers dicta, du jour au lendemain, les modes de l’Art Verrier à la planète. Il fallait suivre ce qui se passait dans les manufactures de verre Lorraine, pour ne pas être à la marge des mouvements artistiques. Et cette glorieuse période a durée 50 bonnes et heureuses années …

René LALIQUE (1860-1945) suprêmement élégant (France)

Mise à jour le 12.09.22

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René LALIQUE (1860-1945) a régné dans la création de bijoux comme Emile Gallé, dans la verrerie.

Il a réellement créé un art. Perles, diamants et pierres, émails et or étaient des éléments dont il jouait, il les choisissait non pour leur valeur vénale, mais pour leur charme ou leur éclat. Il les orchestrait en féeries somptueuses et subtiles. Les visiteurs du Salon de 1901 admirèrent avec surprise des grands serpents en cristal produit par l’artiste et peu à peu Lalique devenait un verrier artiste.

Né à Ay en Champagne, il commença une première vie dans le métier de l’orfèvrerie et de la bijouterie d’art. Puis en 1907, il se lança dans l’art verrier avec la création de flacons de verre moulé industriellement pour le parfumeur Coty.

L’acquisition d’une verrerie près de Paris, à Combs la Ville en 1909, puis la construction en Alsace à Wingen sur Moder en 1921, lui permit de mettre en application ses recherches en toute indépendance. Il sera au sommet de sa carrière en 1925 dans le domaine verrier, lors de l’Exposition internationale des Arts décoratifs de Paris. René Lalique a marqué profondément le Style Art Déco par l’élégance soignée de ses productions. Elles sont toujours en vogue actuellement et recherchées par les collectionneurs et amateurs de beaux objets.

Le site de la verrerie à Wingen sur Moder voit se succéder trois verreries : la verrerie de Wingen (1707-1755), la verrerie du Hochberg (1715-1868) et la verrerie Lalique (depuis 1921).

Après son décès en 1945 à Paris, c’est son fils Marc qui reprend la direction. Il met à profit ses qualités de technicien pour moderniser l’usine. Au début des années 1950, il décide de remplacer le verre par le cristal.

Aujourd’hui près de 250 personnes dont 8 meilleurs ouvriers de France perpétuent les savoir-faire à Wingen sur Moder. C’est une société suisse Art et Fragance qui a racheté la Maison Lalique en 2008. Elle est devenue Lalique Group en 2016. Son président Silvio Denz est un passionné d’art. Il a permis de renforcer la marque dans le monde entier en ouvrant de nombreuses boutiques et points de ventes. Ainsi la production de la manufacture a été augmentée. Les collections de bijoux et parfums continuent à être développées parallèlement à l’activité du cristal. Des rééditions d’œuvres anciennes et créations contemporaines sont toujours produites.

LES SUCCESSEURS DE RENE LALIQUE :

. Suzanne LALIQUE (1892-1989) : fille de René Lalique et d’Alice Ledru. Elle est sollicitée par son père pour sa créativité et son jugement. Elle créera à partir de 1910 des boîtes à poudre, bonbonnières et objets décoratifs. Elle exerça dans le domaine de la peinture et du textile et mena une longue carrière dans les décors et costumes de plus de 50 pièces de théâtre.

. Marc LALIQUE (1900-1977) : fils de René Lalique et d’Aline Ledru. Il suit des cours à l’Ecole des Arts décoratifs de Paris et devient collaborateur de son père. En 1945, il succède à la direction de l’entreprise avec de sérieuses qualités de technicien, ce qui permit de rénover la manufacture de Wingen sur Moder. Il permettra de donner au cristal par sa pureté la réalisation de pièces exceptionnelles. Par son impulsion, la cristallerie Lalique prend sa place parmi les grandes cristalleries françaises et étrangères.

. Marie-Claude LALIQUE (1935-2003) : fille de Marc Lalique, elle sera marqué par l’œuvre de son grand-père et la passion de son père. Elle cherchera à réaliser le mariage de la tradition et du renouveau.

Les signatures : à l’exception des lustres et des lanternes, les productions du maître verrier sont signées. Les bijoux en verre, qu’ils soient fabriqués avant ou après 1914 sont toujours signés « Lalique ». Avant 1914, elles sont signées indifféremment « Lalique » , « R. Lalique » lorsqu’elle a fait l’objet d’une réédition après 1919. A partir de 1919, l’initiale « R » commence à être inscrite sur les nouveaux modèles. Les productions entre 1919 et 1945 sont signées « R. Lalique ». Toutefois pendant une brève période jusque 1927, la signature R. Lalique pouvait être suivi d’un numéro de référence. VDA (Verrerie d’Alsace) est utilisé entre 1921 et 1923. Après 1945, « R » disparaît et la signature devient « Lalique France ». A partir de 1950, le cristal est utilisé systématiquement et la signature « Lalique » ou « Lalique France », parfois suivi d’un numéro pour les pièces à tirage limité. Les signatures peuvent être suivi d’un « R » pour copyright.

MUSÉE LALIQUE Rue du Hochberg – 67290 Wingen-sur-Moder Tél. 03 88 89 08 14 (accueil du musée) Rappel : les animaux ne sont pas admis dans le musée. http://www.musee-lalique.com

Cristalleries de NANCY (1920-1935) la discrète (France)

Mise à jour le 29.01.24

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Ensemble comprenant porte d’entrée et rampe d’escaliers des anciennes Cristalleries de Nancy réalisé par Jean PROUVE (1901-1984) vers 1927/1928.V3V7VV4V7 V V1 V2 V3 V4 ??????????????????????????????? V9+Cristalleries de Nancy objet publicitaire 1OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Cristalleries de NANCY (1920-1935) :

A la fin de la guerre 14-18, Daum et Gallé demeurent les principales verreries à Nancy. Celle d’Emile Gallé, auquel sa veuve a succédé jusqu’en avril 1914, est dirigée par son gendre Paul Perdrizet de 1914 jusqu’à sa fermeture . Depuis qu’ils ne bénéficient plus du génie créatif d’Emile Gallé, les Établissements Gallé  vivent sur son passé avec quelques créations. 

Malgré cette présence, certains entrevoient la possibilité de gains sur un marché à reconquérir et à une demande croissance. Ainsi quelques hommes d’affaires nancéiens se réunissent Jules Alexis Bayet (1882-1934),  Eugène Biet (1875-1942), Pierre Jacquemin (1884-1976) (administrateur des Salines de Laneuveville devant Nancy), Alfred Krug (1859-1933) (des Hospices de Nancy), Gustave Simon (1868-1926)(ancien maire de Nancy et entrepreneur), Alphonse Fruhinsholtz fils (1845-1938) (représentant Ets de Tonnelleries mécaniques), Paul Perdrizet (1870-1938) (gérant des Etablissements Gallé) pour créer en 1920, les Cristalleries de Nancy. Elle s’installera devant chez Daum au 88, rue du faubourg Saint Georges (actuellement avenue du XXieme Corps) à Nancy. 

C’est Jules Alexis Bayet qui prend la décision de construire l’usine et de s’entourer de ces hommes d’affaires grâce à son charism.  Sa progression est fantastique. Il utilise les compétences acquises chez Baccarat avant 1914 dans son annexe de Rambervillers, puis à l’usine Esnault-Pelterie de Lyon et chez le milliardaire de la parfumerie, François Coty , à Boulogne sur Seine. Chaque actionnaire a un intérêt à suivre l’évolution de l’entreprise. De grands noms de la décoration travaille pour les Cristalleries dans un style Art Déco : Fernand Guérycolas (1902-1957) (deviendra proche de Christian Dior). L’usine commence finalement son activité en janvier 1921.

Elle recruta jusqu’à de 1 100  ouvriers en 1926, dont le talentueux nancéien Auguste Houillon (1885-1954) comme directeur artistique. Elle sera spécialisée dans la fabrication de flacons de cristal taillé pour la parfumerie de luxe, car les besoins en France et à l’étranger (notamment en Amérique) sont considérables. Michel Colle préparera l’Exposition internationale des Arts décoratifs, industriels et modernes de 1925 à Paris.

Le 27 janvier 1921, la fabrication débute. Le catalogue commercial était impressionnant par sa variété. On pouvait y trouver de nombreux pièces en verre, en cristal, incolore ou doublé de couleur, fait à la main, mais aussi plus de 25 vases, garnitures de toilettes ou services de table. Les Cristalleries de Nancy ont été les premiers sur Nancy à utiliser le cristal. Daum suivra en 1935 pour honorer l’importante commande pour le paquebot Normandie. Les ateliers étaient répartis sur près de 8 500 m2.

Voici les noms des directeurs généraux des Cristalleries de Nancy : Jules Alexis Bayet (1882-1934), Jean-Marie Le Bidois (1862-1965), Pierre Biet (1904-1967).

Des motifs floraux, Art Déco ou géométriques côtoyaient les pièces aux tailles classiques à côtes plates ou en creux, gravées à l’acide, en relief et à la roue. Aristide Colotte (1885-1959) y travailla un an aux projets de modèles. Des créations artistiques originales, numérotés ont été produites avec le peintre lorrain Michel Colle (1872-1949).

Parmi les signatures des pièces produites par les cristalleries, figurent « Mr Clause » ou « NS Clause ». Le mystère reste entier sur l’identité de cet artiste. Longtemps attribuée à Michel Colle, il pourrait s’agir d’un dessinateur proche d’Auguste Houillon.

Henri Rapin (1873-1939) pionnier de l’Art Déco collabore avec la cristallerie en proposant deux services de table (Floral et Primaire) et un service à liqueur (Floral).

Germain Raspiller (1881-1956) rejoint la cristallerie en tant que directeur du département de cristallerie de table et de décoration de 1930 à 1934.

Les Cristalleries de Nancy furent la première victime de l’industrie du verre en Lorraine lors de la crac de Wall Street de 1929 et les blocages des exportations vers les Etats-Unis. Sa faillite fut déclarée en 1931 et sa liquidation fut achevée en 1935. Les frères Daum rachètent une partie des équipements.

Cent ans plus tard, les locaux de cette cristallerie ont pratiquement disparus. Il ne reste plus que le bâtiment habitant l’administration de cette manufacture, avec les aventures d’une porte signée Jean Prouvé, qui apparaît et disparaît. Des fresques de Victor Prouvé seraient recouvertes à l’intérieur par de nombreuses couches de peintures …

Les pièces sont signées : « CRISTAL C (Croix de Lorraine) N NANCY », « CRISTAL (Croix de Lorraine) NANCY FRANCE », « C (Croix de Lorraine) N », « GUERYCOLAS », « EDITIONS D’ART DES CRISTALLERIES DE NANCY OEUVRE DE MR CLAUSE TIRAGE A 100 EXEMPLAIRES « , « NANCY » et « NS CLAUSE ».