Archives mensuelles : Mai 2019

Vase « Phlox » de Charles SCHNEIDER réalisé en 1925 haut de 34 cm (France)

Charles SCHNEIDER (1881-1953), vase « Phlox » en verre poudré jaune et orange, doublé de verre poudré rose à violet, le décor dégagé à l’acide, le pied tacheté de vert. Hauteur : 34 cm. Estimation : 1 300 €.

De la grande époque de la verrerie Art nouveau-Art déco (entre 1895 et 1935), le grand public retient surtout trois noms, Daum, Gallé et Lalique. Un quatrième, Schneider, plus discret, fait également partie de cette pléiade qui a pris son envol avec l’École de Nancy, lorsque les artistes, souvent lorrains ou alsaciens, se sont repliés sur l’autre versant des Vosges après la défaite de 1870, là où se trouvent, encore aujourd’hui, nombre de cristalleries de renom, Baccarat ou Saint Louis notamment. Une toute récente exposition permet de découvrir cette verrerie au style particulier, très appréciée par les amateurs et collectionneurs, de plus en plus nombreux, de cet art décoratif, aux cotes qui ne cessent de grimper.

Il y a Charles Schneider (formé chez Daum) l’artiste et son frère Ernest le gestionnaire, originaires de Lorraine, rachètent en 1913 une verrerie à Epinay-sur-Seine près de Paris, là où se trouvent les clients fortunés. Pendant la Grande Guerre, la verrerie fournit du matériel médical et dès l’armistice, connait un immense succès commercial : en 1925 elle compte plus de 500 salariés.

Charles SCHNEIDER (1881-1953) un Maître-Verrier apprécié outre-Atlantique (France)

Vase signé LEGRAS haut de 27 cm à décor stylisé floral (France)

François-Théodore LEGRAS (1839-1916), vase en verre décoré d’un bandeau dégagé à l’acide d’un motif floral stylisé sur fond marbré turquoise. Signé « Legras ». Hauteur : 27 cm. Estimation : 300 €.

Lorsqu’elles existent, les signatures peuvent varier : « L » associée à « Saint Denis » ou « MONT JOYE L-C » ou « MONT JOYE L et C ». En 1909,  son neveu et collaborateur de toujours  Charles devient responsable et gérant jusqu’en 1919. Les signatures sont alors soit « Legras », soit « Pantin », soit encore « Legras SD », « Sargel », « SARGEL SD »,  « Leg », « Leg. », « SD », « St Denis », « LCie ST DENIS PARIS », « Déposé », « DEPOSE », « INDIANA LC », « LC », « MONTJOYE SD », « MONT JOYE SD A. HEILIGENSTEIN », « MONTJOYE SD aug. heiligenstein », « ST DENIS Seine », « SN 253 » ou « JEM ».

A partir de 1919, c’est son autre neveu Théodore qui reprend l’affaire jusqu’en 1928. Auguste Heiligenstein maintien la production jusqu’en 1930. Entre temps elle est rachetée par le groupe « verrier lyonnais Souchon-Neuvesel » qui conservera le nom de Legras. En 1925, le groupe cède l’usine vieillissante à la « verrerie et Cristallerie des Quatre Chemins » au parfumeur François Coty.

https://leverrelecristaletlapatedeverre.wordpress.com/2014/01/21/francois-theodore-legras-1839-1916-le-destin-extraordinaire-dun-verrier-vosgien/

Vase des Frères MULLER à décor de bouleaux haut de 22 cm (France)

Frères MULLER (1897-1936), vase en verre double à décor polychrome de bouleaux gravé en réserve et de frondaisons sur fond nuagé de poudres intercalaires. Signé « Muller Fres Lunéville ». Hauteur : 22 cm. Diamètre : 14 cm. Estimation : 600 €.

https://leverrelecristaletlapatedeverre.wordpress.com/2014/02/11/freres-muller-a-luneville-1897-1936-lhistoire-dune-famille-verrier-france/

Vase à décor émaillé d’orchidées signé : »Cristallerie d’Emile Gallé Nancy Modèle et décor déposés » d’une hauteur de 20 cm (France)

Emile GALLE (1846-1904), vase à col polylobé en verre teinté vert et rouge dégagé à l’acide et rehaussé d’applications à décor d’orchidées émaillées polychrome. Rehauts de dorures. Inscription sous la base : »Cristallerie d’Emile Gallé Nancy Modèle et décor déposés ». Hauteur : 20 cm. Estimation : 1 200 €.

En 1867, Charles Gallé ouvre son propre atelier de gravure sur verre à Nancy. Il élargie son activité à la faïence où il s’est associé à la manufacture de saint Clément, dont il est l’éditeur, assurant ainsi la commande des pièces et leur diffusion commerciale. Touchant à plusieurs domaines techniques réunis au sein d’une même structure de diffusion, il s’est assuré la maîtrise d’un marché en pleine expansion. Après avoir été longtemps simple fournisseur de l’illustre magasin parisien « L’Escalier de Cristal », il est en mesure de le concurrencer en disposant de son propre réseau d’intermédiaires et de dépositaires. Il finira par élargir son action à l’échelle internationale, en étant présent aux grandes expositions et en recevant des médailles.

En 1858, Emile Gallé entre au lycée impérial de Nancy. Il commence à seconder son père. Très doué pour le dessin, il exécute pour les ateliers de gobeleterie et de faïences des compositions florales, ainsi que des devises et des emblèmes. L’ambiance familiale prédisposait bien à la naissance d’un talent artistique … En 1864, il devient bachelier ès lettres et part pour Weimar. Son penchant pour la botanique lui fait prendre des cours puis il passe ses loisirs à découvrir la flore lorraine, vosgienne et alpine.

Emile GALLE (1846-1904), Maître de l’Art Nouveau (France)

Vase de la Cristallerie SAINT LOUIS à décor de prunes et pommes haut de 15 cm (France)

Cristallerie de SAINT LOUIS, vase à large épaulement en cristal doublé bleu à décor en réserve de prunes, cerises et pommes. Signé « St Louis Cristaux d’Art ». Hauteur : 15 cm. Estimation : 200 €.

Incomparable, dense, limpide, sonore et lumineux, né d’une boule de feu et du souffle des hommes, le cristal selon Saint Louis vibre de tout le talent hérité de l’histoire et de l’incroyable fantaisie créative inspirée par l’air du temps.

En 1767, près de deux siècles après sa création, le roi Louis XV confère par lettres patentes à la verrerie de Müntzthal le titre de « Verrerie royale de Saint Louis ». Quinze ans plus tard, François de Beaufort y met au point la formule du cristal. Rebaptisée Cristallerie royale de Saint Louis, la manufacture se consacre dès 1829 à la seule production du cristal et introduit notamment la notion du service de verres pour la table avec le célèbre modèle Trianon.

Aujourd’hui, Saint Louis signe chaque jour des pièces en cristal réalisées par des maîtres verriers et des maîtres tailleurs comptant parmi les Meilleurs Ouvriers de France. Tous sont détenteurs d’un savoir-faire irremplaçable, enrichi de génération en génération. Grâce aux progrès autorisés par les procédés chimiques et mécaniques, pour certains inventés au XIXème siècle, la cristallerie a également su initier les techniques les plus pointues de coloration du cristal, façonnage à chaud, taille à froid, gravure des motifs les plus sophistiqués et décor à l’or.

La Cristallerie de Saint Louis existe depuis 1586 (France) 1/3

Vase gourde signé DEGUE réalisé par David GUERON haut de 19 cm à décor de rose en application de libellules (France)

DEGUE (David GUERON (1892-1950)), vase gourde à panse plate, en verre multicouche brun sur fond vert nuancé rose à décor dégagé à l’acide et en application de libellules. Signé Degré et Croix de Lorraine. Dimensions : 19 cm x 18 cm x 8 cm. Estimation : 300 €.

En 1926, David GUERON (1892-1950) reprend une ancienne verrerie-cristallerie à Compiègne (Oise), spécialisée dans les flacons de parfumerie qui nomme : « SA Cristalleries de Compiègne ».  Il fonde la même année la « Verrerie d’Art Degué » au 63 boulevard Malherbes à Paris (fabrique) et acquière un local au 41 rue de Paradis dans le 10 ième arrondissement (magasin d’exposition),  afin de présenter avec une production de vases et luminaires aux couleurs vives et de qualité. Ce dernier sera déplacé au 52, rue de Londres à Paris.

Il s’inspire d’un style Art Déco des décors de Charles Schneider ce qui lui voudra dans poursuites judiciaires pour contrefaçon avec gain de cause par Schneider en 1932. Edouard Cazeaux est le directeur artistique de David Guéron.

La cristallerie produit également des verres, gobelets industriels entre 1934 et 1935. Elle a réalisée une commande de 6000 pièces pour le paquebot « Le Normandie » destinées à la décoration murale et lumineuse composée de dalles de verre taillées au burin.

C’est la seconde guerre mondiale qui mit un terme à la Verrerie d’Art Degué, David Guéron quittant la France en 1939 pour échapper aux nazis.

Les signatures : Elles sont signées pour la majorité « DEGUE » ou « GUE » dans un cercle. Mais également « GUERON » avec une variante un pointe dans le « O », « GUERON COMPIEGNE », « GUERON MADE IN FRANCE », « GUERON CAZAUX », « CAZAUX », « COMPIEGNE », « GUE » dans un cercle au dessus de « COMPIEGNE » ou « COMPIEGNE MADE IN FRANCE »

https://leverrelecristaletlapatedeverre.wordpress.com/2014/01/16/degue-david-gueron-signature-dun-artiste-verrier-des-annees-1930/

Emile GALLE, sa femme et ses filles (France)

Henriette Grimm-Gallé et Emile Gallé vers 1875
Henriette Grimm-Gallé
de gauche à droite : Lucile, Claude, Geneviève et Thérèse Gallé
Émile Gallé (2ième personne débout à gauche) et Henriette Grimm-Gallé (debout en robe noire) photo Ecole de Nancy
Mariage de Thérèse Gallé et Lucien Bourgogne en 1902 à « La Garenne »
Claude Gallé et Geneviève Gallé-Chevalier vers 1900
Claude Gallé
Lucile Gallé

Emile Gallé est très proche des siens, ses parents, sa femme et ses quatre filles qu’il aimait les nommer en plaisantant « ses petites galettes ».

Son épouse se tient en toutes circonstances aux côtés de son mari, allant jusqu’à reprendre la direction de l’usine à la mort de celui-ci en 1904. D’origine alsacienne, elle est issue d’une famille républicaine et progressiste. C’est une femme de tempérament très cultivée. Son engagement en faveur des droits de l’homme, la conduira à prendre une part active dans l’affaire Dreyfus auprès de son époux. Elle aura une correspondance constante avec Zola.

Ils auront 4 filles : Thérèse (1878-1966), Lucile (1879-1981), Claude (1884-1950), Geneviève (1885-1966). Thérèse se mariera avec Lucien Bourgogne (1869-1944). De cette union naitra Jean Bourgogne (1903-1999) unique petit-fils d’Emile Gallé.

Emile GALLE (1846-1904), Maître de l’Art Nouveau (France)

Flacon des Frères DAUM à décor de nénuphars haut de 7,5 cm (France)

Frères DAUM, flacon cylindrique en verre opalescent à décor gravé à l’acide et émaillé pastel, rehaussé d’or, de nénuphars en fleurs sur un étang, bouchon gravé à l’acide et doré à décor de nénuphars. Signature émaillée « Daum Nancy ». Hauteur : 7,5 cm. Estimation : 600 €.

La famille fondatrice a cédé sa société en 1986. Elle appartient aujourd’hui à un fonds d’investissements. Sophie Le Tanneur a été nommée présidente du directoire de la société en 2005, avec pour mission de donner un nouveau souffle à la marque en l’associant à des artistes contemporains.

Les productions de l’atelier de création DAUM situé à Nancy sont toujours exceptionnelles. Tous les prototypes y sont réalisés ainsi que les pièces de prestige exécutées à quelques exemplaires. Pour les plus grands tirages, la phase industrielle se déroule à Vannes-le-Châtel (Meurthe-et-Moselle), à une cinquantaine de kilomètres.

Aujourd’hui DAUM est présente dans plus de 10 pays (Europe, Japon, Chine, Emirats Arabes Unis …) et compte plus de 180 personnes en DAUM France et 20 personnes pour DAUM Etats Unis et Asie. Le site de Nancy accueille l’atelier de création des nouveaux produits comprenant l’activité de modelage et de moulage, le prototypage et la production des pièces de séries très limitées. Le site de Vannes le Châtel comprend l’activité de fusion du cristal pour constituer la première matière, un atelier de production complet depuis le moulage jusqu’à la finition et l’emballage, les services généraux, financiers et administratifs, le stock de produits finis et les expéditions.

Pour chaque pièce réalisée, DAUM conserve la maquette mère ou d’atelier, c’est à dire une sculpture avec tous les éléments techniques rajoutés pour la production. Les moules sont conservées  jusqu’à la fin du tirage, ils sont détruits ensuite. Un exemplaire fini en cristal des Editions d’Art et autres pièces significatives d’une technique ou d’un collection particulière.

DAUM fait incontestablement partie du patrimoine culturel aussi bien national qu’international et possède de filiales.

https://leverreetlecristal.wordpress.com/2014/01/28/daum-un-style-depuis-1875/

Vase en verre signé Emile GALLE à décor de glycines et monture de Léopoldo JANESICH réalisé vers 1870 (France)

Emile GALLE (1846-1904) & Léopoldo JANESICH (1802-1880), vase en verre multicouche et décor gravé la roue de glycines dans les tons de rose sur fond blanc givré, monture en bronze argent au col et à la base à décor ciselé de masques de grotesques et guirlandes.
Hauteur :  23 cm. Signature gravée e au revers « Cristallerie de Gallé Nancy  » et monture signé avec poiçon d’orfévre. Estimation : 4 500 €

https://leverrelecristaletlapatedeverre.wordpress.com/2014/01/20/emile-galle-1846-1904-le-maitre-verrier-de-l-art-nouveau-france/

Vase des Frères DAUM à décor de coquelicots et graminées haut de 12,2 cm (France)

Frères DAUM, vase ovoïde en verre jaspé jaune vif et brun à décor gravé à l’acide et émaillé polychrome de coquelicots et graminées. Signature gravée à l’acide « Daum Nancy ». Hauteur : 12,2 cm. Estimation : 900 €.

https://leverrelecristaletlapatedeverre.wordpress.com/2014/01/28/daum-un-style-depuis-1875/