Emile GALLE (1846-1904), Maître de l’Art Nouveau (France)

Mise à jour le 08.09.23

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Emile Gallé à 49 ans

On ne peut évoquer « 1900 », « l’Art Nouveau » ou « Nancy » sans évoquer « Gallé ». Le Maître Verrier Emile Gallé a toujours voulu que l’on associe sa ville natale à son nom et son œuvre. Quelques années avant sa mort, il lance « l’Alliance  provinciale des industries d’Art » dite « Ecole de Nancy » (1901), dans un souci de rassembler tous les artistes, artisans et industriels lorrains appartenant à ce mouvement artistique « Art Nouveau ». Emile Gallé était un poète, un savant, un industriel, un humaniste, mais surtout un génie. Toute sa vie, il l’a consacra à comprendre et créer à travers la matière : la céramique, le bois et le verre.

Emile Gallé et les pâtes de verre :

Emile Gallé n’a jamais réalisé de vases en pâte de verre ! Il a utilisé le verre et le cristal, mais pas cette technique de fabrication, car trop complexe pour des productions de pièces en série. Il était un profond humaniste, mais également un industriel qui a produit plus d’un million de vases durant son existence. Cette croyance populaire entretenue par certains  vendeurs amateurs ou professionnels, n’est pas fondée.

La pâte de verre était connue depuis l’antiquité. Elle est remise au point par le sculpteur Henri Cros vers 1884, puis Dammouse en 1898. Daum présente des pièces pour l’Exposition de Paris en 1900. Vers 1904, la manufacture met de côté cette technique avant de faire appel à Amalric Walter qui tentera de mettre au point le procédé, après 6 années de recherches. Il quittera Daum en 1914. Jacques Daum réintroduira la pâte de verre à partir de 1965 avec des artistes comme Dali, César, Roland Topor, Arman … .

Donc oui, la manufacture Daum a, et continue de produire des pâtes de verre. Non, Emile Gallé n’a jamais réalisé des vases en pâte de verre ! Ils étaient uniquement réalisés en verre et cristal. Les Cristalleries de Nancy (1920-1935) implantées en face des ateliers des Frères Daum, ont été les premières à utiliser du cristal à Nancy. Les Frères DAUM les suivront en 1935 pour honorer l’importante commande de pièces en cristal pour le paquebot « Normandie ».

Emile Gallé à 19 ans
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Charles Gallé en 1870

Charles, Martin, Emile Gallé est né le 4 mai 1846 à Nancy au 1, rue de la Faïencerie, d’une union en juillet 1845 entre Louis Edouard Charles Gallé (1818-1902) et Fanny Reinemer (1825-1891). Charles Gallé est peintre sur porcelaine chez le manufacturier parisien Potomié et voyageur de commerce pour le compte de la maison Bougon et Chalot de Chantilly. Le père de Fanny Reinemer est marchand de miroiterie et de cristaux.

En 1846 à la mort de son beau père, le commerce qu’il possédait à l’angle des rues saint Dizier et de la Faiencerie à Nancy devient « Veuve Reinemer et Gallé ». Associé à sa belle-mère, il saura diversifier le stock du magasin familial en ajoutant de la verrerie de table à la lustrerie. Il commande d’abord des pièces aux manufactures parisiennes de Saint Denis et de Pantin, puis travaille en sous-traitance avec Meisenthal. Charles Gallé se spécialise dans le verre de couleur, émaillé et taillé à la manière du cristal de Bohême. Le succès puisqu’à partir de 1854, on notera des commandes de verreries pour les différentes résidences de Napoléon III. En 1855, le commerce devient « Gallé Reinemer », il devient le seul responsable en 1856.

En 1867, Charles Gallé ouvre son propre atelier de gravure sur verre à Nancy. Il élargie son activité à la faïence où il s’est associé à la manufacture de saint Clément, dont il est l’éditeur, assurant ainsi la commande des pièces et leur diffusion commerciale. Touchant à plusieurs domaines techniques réunis au sein d’une même structure de diffusion, il s’est assuré la maîtrise d’un marché en pleine expansion. Après avoir été longtemps simple fournisseur de l’illustre magasin parisien « L’Escalier de Cristal », il est en mesure de le concurrencer en disposant de son propre réseau d’intermédiaires et de dépositaires. Il finira par élargir son action à l’échelle internationale, en étant présent aux grandes expositions et en recevant des médailles.

En 1858, Emile Gallé entre au lycée impérial de Nancy. Il commence à seconder son père. Très doué pour le dessin, il exécute pour les ateliers de gobeleterie et de faïences des compositions florales, ainsi que des devises et des emblèmes. L’ambiance familiale prédisposait bien à la naissance d’un talent artistique … En 1864, il devient bachelier ès lettres et part pour Weimar. Son penchant pour la botanique lui fait prendre des cours puis il passe ses loisirs à découvrir la flore lorraine, vosgienne et alpine.

L’envolée :

De 1862 à 1864, son père l’invite à parcourir l’Allemagne et l’Angleterre pour « voir et comprendre ». En 1864, il devient dessinateur dans l’affaire paternelle et afin de se familiariser avec le travail de la faïence et du verre, décide en 1866 d’aller à Meisenthal chez Burgun, Schwerer & Cie pour y acquérir la pratique du métier et surtout y apprendre la chimie verrière.

Entre 1867 et 1894 la verrerie sert de laboratoire à Emile Gallé, chef de file de l’Ecole de Nancy, qui y effectue des recherches techniques et artistiques sans précédent, conférant à Meisenthal le statut de « berceau du verre Art Nouveau »

En 1870, il rejoint son père à saint Clément, peu de temps puisque le 12 août les prussiens entre dans Nancy. Le retour d’Emile fut marqué par la rencontre avec Victor Prouvé et ensuite leur collaboration. Il quitte la ville pour tenter de participer à la résistance depuis Paris dans le 3e Régiment d’infanterie de ligne. En 1871, il se retrouve à Londres pour représenter son père à l’exposition « Arts de France ». Meisenthal est devenu allemande, ce qui perturbe l’accès au laboratoire et atelier de recherches s’y trouvant.

L’entreprise Emile Gallé :

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Emile Gallé à son bureau de l’avenue de la Garenne sous le regard de son épouse Henriette Gallé-Grimm
Carte et écriture d’Emile Gallé

En 1874, son père lui confie la direction de son affaire. Il groupe à Nancy toutes les activités : faïencerie, verrerie, ateliers de dessins, de composition, de décor et de gravure. Le 4 avril 1875, il se marie avec Henriette Grimm (1848-1914) et s’installe au 4 (actuel) avenue de Garenne  dans une grande maison construite en 1873 par son père. De style traditionnel, elle possède 3 étages et est entourée de jardins vastes et touffus qui aura les soins attentifs de Schultz le jardinier.  En 1876, il cesse toute collaboration avec saint Clément.

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« La Garenne » en 1890

 

« La Garenne » aujourd’hui côté avenue de la Garenne à Nancy au numéro 4

 

« La Garenne » aujourd’hui côté allée de la Garenne à Nancy

 

« La Garenne » derrière depuis allée de la Garenne à Nancy

 

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« La Garenne » le salon

En 1877, la maison de cristaux et porcelaines devient l’entreprise Emile Gallé et remporte une médaille de bronze (verrerie et céramique) à l’Exposition Universelle de Paris. Travailleur acharné, il développe l’affaire en 1885 en construisant de vastes ateliers,  non seulement de faïence et de verrerie mais aussi d’ébénisterie. Emile Gallé s’y réserve au centre une pièce où il élabore les projets, dont il confie ou moins partiellement la réalisation à ses collaborateurs. Cette même année, il conclut un contrat tripartie avec la société Burgun, Schwerer et Désiré Christian qui s’engage à exécuter les commandes de Gallé, à les signer à son nom, en échange d’un volume de travail garanti. Etabli pour dix ans, il ne sera pas renouvelé.

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La Cristallerie

Plus de 300 personnes travailleront pour lui vers 1889.  Il forme des décorateurs, aménage toujours de nombreux ateliers de dessin où de nombreux modèles de natures vivantes sont mis à leur disposition grâce au jardin. Lui-même envoie à ses chefs d’ateliers des aquarelles exécutées d’après nature. Mais, s’il interdit à ses collaborateurs de reproduire une fleur sans en avoir le modèle sous les yeux, il leur laisse toute liberté d’interprétation.

Emile Gallé passe en quelques années de la position de directeur artistique à celle de chef d’entreprise. Ces installations prometteuses de possibilités commerciales de développement sont accompagnées de soucis quotidiens de fonctionnement, de profit et de rentabilité. Il fait des émules. Des entreprises françaises et étrangères produisant des verreries dans le « genre Gallé » se multiplient. Il doit rester compétitif, vigilent et innovant. Il va s’employer à protéger son activité par le biais de brevets, de l’ouverture de succursales ou de nombreuses expositions.

Son ami Roger Marx l’appelait « homo triplex » à propos des matières à lesquelles Emile Gallé travaillait : terre, verre et bois.

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Il peut compter sur son épouse au quotidien pour la gestion de son entreprise et a également la possibilité de se décharger techniquement avec Emile Lang son chef de la hall depuis 1897, Albert Daigueperce son responsable du magasin parisien, et pour la création : Louis Hestaux, Paul Nicolas ou Rose Wild.

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Louis Hestaux

 

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Paul Nicolas

 

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Rose Wild

Emile Gallé est un patron paternaliste. Dans les années difficiles, il refuse de se séparer de ses ouvriers. Il s’est rémunérer à leur juste valeur les plus talentueux d’entre eux. Comment pouvait-il en être autrement chez Gallé l’humaniste qui fait figurer sur le calice Le Figuier « Car tous les hommes sont les fils d’un même père, ils sont la même larme qui coule du même œil … ».

Emile Gallé et l’ébénisterie :

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Dès 1884, le maître-verrier manifeste son intérêt pour l’ébénisterie. L’année suivante, il décide de la création d’ateliers d’ébénisterie où il ne possède aucune expérience. En 1889,  il présente à l’Exposition Universelle 14 meubles de luxe. Il utilisera les quelques 600 essences de bois exploitées qui lui donnent la possibilité d’évoquer la moindre variation de couleur qu’offre la nature, afin de s’approcher le plus fidèlement possible de sa représentation.

Emile Gallé et la céramique :

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Il a consacré ses recherches à la céramique. Depuis le XVI ème siècle on connaît l’existence de faïenceries en Lorraine produisant des carreaux et poteries. Avant de reprendre la succession de son père, la maison Gallé a été récompensée lors de l’Exposition Universelle de 1861. En 1878, elle expose des services de table et divers objets comme des bonbonnières ou des pots à tabac. Les sources d’inspiration sont variées : style Louis XV et Louis XVI. Certaines pièces furent déclinées avec des décors différents et en tailles variées, en raison du vif succès remporté : c’est le cas pour des représentations de chats présents sur le marché pendant une trentaine d’années. Mais également pour des services de table : services Berger, Herbier qui ont obtenus une médaille d’or à l’Exposition Universelle de 1884.

L’année 1876 voit la rupture avec Saint Clément de Lunéville, en 1880 c’est un procès contre Claire-Fontaine de Haute-Saône ; seule la faïencerie de Raon-l’Etape d’Adelphe Muller sera partenaire constant de 1875 à 1878, moment de sa fermeture. En 1900, Gallé ne concours plus dans la classe céramique. Le verre est peu à peu mis en avant.

Ouverture de la cristallerie Gallé à Nancy :

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Les employés de la Halle de travail du verre avec Emile Gallé au centre (1897)

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Maquette usine Gallé Boulevard Jean Jaurès Nancy en 1931

 

Ateliers Gallé aujourd’hui depuis boulevard Jean Jaurès à Nancy

 

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Atelier de meulage vers 1897-1910

 

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Atelier de polissage 1925

 

Application du bitume de Judée

 

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Visite de Henri Boucher, ministre du Commerce et de l’Industrie au côté d’Emile Gallé  en octobre 1897

C’est le 29 mai 1894 que la mise à feu des fours a lieu avenue de Garenne (Mme Henriette Grimm Gallé en sera la marraine). Le Nancéien devient réellement Maître de Verreries en inaugurant sa propre cristallerie. Gallé a conquis son indépendance de créateur et d’industriel. Toute son œuvre va pouvoir enfin être exécutée sur un seul et même site. Il a la possibilité d’expérimenter sur place et de confronter en permanence, en temps réel, la création en atelier de dessin et l’exécution dans ses ateliers. Les premières pièces sortent le 31 mai. La halle est pourvue d’un four à quatre pots et de dix places de verrier. La cristallerie comprend deux ateliers de décoration (gravure à la roue, gravure à l’acide et émaillage) situés dans un bâtiment de deux étages construit face à la halle dans le même style que le bâtiment de 1885 où sont installés les ateliers d’ébénisterie et de  céramique. Emile Gallé fait construire une salle d’expédition qui donne avenue de la Garenne. Il fait installer une porte en chêne massif à double battant. Exécutée par Eugène Vallin est à décor de feuilles de marronnier, elle porte la devise d’Emile Gallé : « Ma racine est au fond des bois ».

Les principaux brevets : marqueterie de verre et patine sur verre et cristal :

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Le procédé de marqueterie de verre est breveté le 26 avril 1898. Il est présenté au Salon du Champ de Mars à Paris cette même année.

Les bases sont mise au point à Meisenthal. Le principe est de presser des morceaux de verre colorés dans la masse, chaude et molle, du corps de l’objet, à aplanir et lisser ensuite ces morceaux et, une fois refroidis, à les graver au touret. Le risque très élevé de fêlure qu’entraînaient les chauffages répétés, faisait de la marqueterie sur verre un art coûteux, réservé surtout à des commandes spéciales ou à des pièces produites en nombre très limité.
Cependant, le succès de certains dessins et la popularité qu’ils connurent, obligèrent le Maître-Verrier à les produire en série. Cette technique représentera l’échelon le plus élevé de sa production industrielle.

La même année Emile Gallé déposera un brevet pour un genre de décoration dit patine sur verre et cristaux. Les défauts du verre (poussières et impuretés) qui peuvent apparaître au cours du façonnage sont maîtrisés afin de devenir des éléments décoratifs.

Les techniques de travail du verre :

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Tout au long de son existence, Emile Gallé va s’attacher à enrichir ses créations, et sur le plan des techniques verrières, ses recherches seront exceptionnelles. Le verre, matériau doté de qualités infinies, permet à l’artiste de multiplier les démonstrations de son talent pour le couler, le colorer ou le graver. Les techniques utilisées sont nombreuses et toujours plus osées. Il utilisera la technique d’inclusions de feuilles d’or ou de platine ou d’applications des sels métalliques, spécialement des sels d’argent ou de cuivre, sur la surface du verre chaud. Il utilisera les émaux et pour les pièces exceptionnelles la marqueterie. Les pièces de grande qualité sont le plus souvent reprises en partie ou totalement à la roue ou à la meule. Il combine la gravure à l’acide et la gravure à la roue. Pour les pièces courantes, Emile Gallé met en œuvre de façon industrielle la technique de l’acide.

Il a également réalisé des pièces en opaline :

Flacon en opaline haut de 23 cm à décor réalisé à la roue de 12 éphémères

Emile Gallé, l’homme de convictions :

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Nombreuses sont les créations de pièces sur lesquelles figures une inscription, message fort qu’il invite et aide parfois à interpréter. Son éducation est entièrement orientée vers l’amour de la patrie dans un esprit humaniste, libertaire et œcuménique. Il cultive la recherche de la beauté à travers ses expéditions botaniques et ses lectures où il puise les références qu’il applique sur ses œuvres et plus particulièrement sur les verreries parlantes. Ses auteurs préférés : Théophile Gautier, Maurice Barrés et Victor Hugo. Il sera très blessé par l’annexion allemande de l’Alsace et de la Lorraine. Ce sera un thème récurant sur sa production. Dans l’affaire Dreyfus, il n’hésite pas en 1897 à s’engager, malgré les risques encourus (photo ci-dessus vase « Les hommes noirs » réalisé avec Victor Prouvé en référence à l’affaire Dreyfus) . Emile Gallé croit que l’homme peut retrouver ses esprits et s’unir pour améliorer la vie. Il participera à la création de la Ligue des Droits de l’Homme et des Citoyens de Nancy en 1989 et dans la foulée à la fondation de l’Université Populaire. C’est alors en assumant pleinement son rôle de patron puis de fondateur de l’Alliance Provinciale des Industries de l’Art (Ecole de Nancy) que Gallé s’investit et montre la voie d’une action sociale autant qu’artistique.

Emile GALLE et les Frères DAUM :

Le rapprochement Majorelle/Daum n’est pas le fruit du hasard. Face à la stature et au respect dont bénéficiait Emile Gallé, l’alliance de deux grandes maisons pour oser s’y confronter était un minimum. Il s’agissait de mettre en commun des intérêts avec deux chefs d’entreprises qui partageaient d’identiques conceptions sociales, éthiques et esthétiques. Dès 1894, les vitrines de Majorelle donnaient volontiers asile aux verreries Daum. Majorelle doué d’un grand sens des affaires, offre à Daum une structure commerciale bien rodée avec de nombreuses succursales à l’étranger, d’importantes représentations en province comme dans la capitale. Le rapprochement Majorelle/Daum n’est pas le fruit du hasard. Face à la stature et au respect dont bénéficiait Emile Gallé, l’alliance de deux grandes maisons pour oser s’y confronter était un minimum. Les Frères Daum comprirent avant Emile Gallé l’importance et l’avenir de la « Fée Electricité ». C’est en participant en 1893 à l’Exposition Universelle de Chicago (E. Gallé n’y était pas présent), qu’ils vont prendre conscience du rôle décisif que commence à jouer l’électricité avec la généralisation de l’éclairage publique sur le continent nord américain.

Une courte collaboration avec les Frères Schneider :

Les Établissements Gallé conclut un accord en juin 1918, avec la cristallerie des frères Schneider. Elle prend la forme d’une location à la journée, à raison de 500 frs par jour hors salaires, de plusieurs places de verriers dans l’usine Schneider. Émile Lang, qui était lui-même devenu chef de la halle de verrerie Gallé avant de prendre la direction opérationnelle de toute la fabrique, vient en personne superviser le travail de la petite équipe de verriers dépêchée à Épinay avec son propre matériel (en particulier les moules), qui travaille en toute autonomie. Pour limiter les risques de divulgation de secrets de fabrication, la décision est prise de ne pas réaliser de combinaison de couleurs et de se limiter à produire des blancs en verre multicouche. L’arrangement profite aux deux parties. Cette collaboration n’a laissé qu’un faible souvenir dans l’histoire de la verrerie Schneider.

Emile GALLE et les Frères MULLER :

On a beaucoup évoqué la rancœur d’Emile Gallé envers les Frères Muller. En effet après leurs passages dans les ateliers du fondateur de l’Ecole de Nancy avenue de la Garenne, ils ont créé leur propre verrerie d’art. Emile Gallé garde contre les Muller une rancune tenace, il écrit quelques années avant sa mort (en 1904) : « Le misérable qui mène la bande a dû prendre dans mes livres une masse de notes et de même mes recettes, pourtant sous clef « . Depuis nombreux frères ont travaillés dans les ateliers de l’avenue de la Garenne après la rupture entre le Maître Verrier et les Frères Muller. Ainsi en 1894, Henri est embauché comme commis puis souffleur, Désiré est décorateur à l’émail. Entre 1895 et 1897, tandis que leur frère Jean est employé chez Gallé comme graveur sur cristaux, ils quittent Nancy pour Lunéville. Eugène y travaille entre 1900 et 1904. Victor et Jean-Pierre sont entrés après la mort d’Emile Gallé (1904). Tous ces éléments témoignent de l’humanité du Maître Verrier.

Emile GALLE et Gaston-Paul JACQUEMARD

Gaston-Paul Jacquemard est né à Hennezel en 1892. Il décède à Nancy en 1948. Son père Irénée était verrier à Hennezel et a rejoint Emile Gallé fin 1897 ou début 1898. Lui et son frère René-Henri-Charles y entrent également comme décorateurs jusqu’à la Première Guerre Mondiale. Son frère meurt à ce moment là. Après la guerre, il travaille deux ans à Paris, vraisemblablement chez Legras. En 1921, il entre comme ouvrier chez Paul Nicolas dont il sera le dernier ouvrier à travailler régulièrement pour lui jusque dans les années 1930, tout en s’adonnant à sa passion de graveur pour son propre compte et dans son atelier personnel. Ces réalisations personnelles seront signées soit « Gaston Jacquemard » ou de ses initiales et parfois accompagnées de citations. Puis, il travaille au journal l’Est Républicain comme photograveur. Il réalise des œuvres personnelles comme maître verrier chez Gallé, puis chez Nicolas. 

Les périodes de production Emile GALLE :

Première période (1868-1885) : dite « transparente » et « clair de lune » : vases, aiguières, flacons fermés d’argent ou de vermeil décorés au touret de motifs floraux ou ornés d’émaux de couleurs appliqués à froid (souvent croix de Lorraine), chardons ou décors de fleurs de style chinois ou japonais. Signature minuscules au touret ou à l’encre noire. Parfois seulement E.G. avec une croix de Lorraine.

Seconde période (1886-1892) : dite « opaque » avec une production de Gallé qui se commercialise. C’est la grande période de l’Art Nouveau. Le Maître Verrier puise son inspiration « au fond des bois »… Les fleurs et les insectes se gravent sur des pièces aux formes exubérantes. Le verre se vitrifie devient plus épais. Signatures extrêmement fantaisistes qui permettent mal de distinguer l’œuvre personnel (voir unique) de la fabrication en série.

Troisième période (1892-1904) : dite « industrielle ». La production se multiplie et seules, les formes et une certaine technique permettent de distinguer la création de l’œuvre courante. Signatures moulées à l’acide, bien visibles sur les pièces. Les œuvres supervisée par Gallé sont gravées au touret ; cristallerie d’Emile Gallé à Nancy, modèle et décor déposés, parfois au milieu d’une pensée ou d’une marguerite.

Quatrième période ( 1904-1931) : dite « industrielle » également comprise de la mort d’Emile Gallé à la fermeture de la cristallerie en 1931. C’est la production en série la plus banale qui fit que l’œuvre de Gallé ne soit pas plus perceptible aux amateurs de l’entre-deux-guerres, ce qui n’empêche pas que ses pièces s’arrachent actuellement. Beaucoup de décors sont identiques et seule parfois la teinte du verre change. Décors de fruits, de fleurs, de paysages. Signatures moulées, très visibles et précédées souvent après la mort de Gallé d’une petite étoile.

Les signatures des productions GALLE :

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(source F. Le Tacon « L’œuvre de verre d’Emile Gallé – édition Messene J. de Cousance Editeur)

La calligraphie des signatures Gallé présente d’infinies variations en raison des sources d’inspirations multiples : hiéroglyphes, idéogrammes chinois, caractères cunéiformes, japonais, arabes, grecs, latins, monogrammes et chiffres. Emile Gallé ne signait jamais lui-même ses œuvres. Elles étaient réalisées par les décorateurs ou les graveurs. Cependant pour les œuvres de qualité, il dessinait lui-même les modèles de signatures.

De 1867-1870 : « Gallé à Nancy » signature de Charles Gallé. Signature à l’émail ou en creux à la roue sou la pièce. Maison Gallé dirigée par Charles Gallé-Reinemer.

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De 1871 à 1876 : « Gallé à Nancy » « Gallé Nancy » signature de Charles Gallé.

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De 1877 à 1884 : « Emile Gallé » « E. Gallé » « E. Gallé à Nancy »  » E croix G »  » Emile Gallé déposé » « E. Gallé modèle dépose » « Emile Gallé de Nancy déposé » « E. Gallé de Nancy ». Signatures à l’encre et plus rarement à l’émail ou en creux à la roue sous la pièce. Maison Gallé dirigé par Emile Gallé.

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De 1885 à 1889 : même type de signatures que la période précédente à l’encre. Elle peut être accompagnée d’une citation ou de motifs. Signatures à l’encre, à l’émail, en creux ou en camée à la roue sous la pièce. Maison dirigée par Emile Gallé.

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De 1890 à 1894 : les signatures sont apposées sous les pièces et accompagnées de dessins gravés en creux à la roue rappelant le décor gravé ou émaillé du corps des pièces. On trouve une calligraphie fantaisie et portent souvent après 1892 des mentions de série : série A (pièces taillées ou gravées à la meule), série B (pièces gravées à l’acide) ou série C (pièces émaillées). Signatures à l’encre, à l’émail, en creux ou en camée à la roue ou à l’acide sous la pièce. Maison Gallé dirigée par Emile Gallé.

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De 1894 à 1904 : les signatures des œuvres à décor gravé à la roue ou en marqueterie de verre sont le plus souvent signées sans le prénom de l’artiste. Elle est apparente. Elle est gravée à la roue soit en camée, soit en creux, au simple ou double trait. Les signatures des pièces de séries gravées à l’acide ou gravées à l’acide et émaillées font apparaître que le nom. Entre 1894 et 1904, il existera plusieurs centaines de signatures pour chaque série. Signatures à la pointe ou à la roue, en creux ou en camée sur le corps de la pièce. Maison Gallé dirigée par Emile Gallé.

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De 1894 à 1897 : signature Gallé à l’encre, à la pointe, à l’acide ou émaillées, en creux ou en camée sur ou sous le corps de la pièce. Maison Gallé dirigée par Emile Gallé.

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De 1904 à 1914 : à la mort de son époux, son épouse décide d’utiliser la même signature à toutes les productions quel que soit le décor.

1907-1914 : signature en camée à l’acide sur la pièce. Marque Gallé. Maison Gallé placée sous la responsabilité de Henriette Gallé-Grimm et dirigée par Emile Lang.

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De 1904 à 1906 : la signature Gallé était précédée d’une étoile : signature en camée sur la pièce, marque Gallé à l’étoile. Les établissements Gallé étaient placées sous la responsabilité de Henriette Gallé-Grimm et dirigée par Emile Lang. De nouvelles archives de l’usine comme celles de son représentant parisien, Albert Daigueperce (1873-1966), on permit à l’universitaire lorrain Samuel Provost de réévaluer complètement la période de cette production. Ainsi la datation de la signature Gallé à l’étoile couvrirait la période entre 1905 et 1908 et non 1904 et 1906.

Pendant la première guerre mondiale la production n’a pas cessé, sauf du 1er août 1914 jusqu’à l’automne de cette année, avec la fermeture de la fabrique comme dans de nombreuses sociétés (déclaration de guerre).

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De 1918 à 1936 : après la mort d’Henriette Gallé-Grimm en 1914, c’est Paul Perdrizet qui prend la direction de l’entreprise. La gérance revient à Claude Gallé. Maison Gallé puis Société anonyme des Etablissements Gallé placés sous la responsabilité de Paul Perdrizet et dirigés par Emile Lang.

Claude Gallé, célibataire, est la seule des sœurs à habiter à Nancy. Elle est la gérante officielle mais la direction revient surtout à Paul Perdrizet.

La production de pièces pendant la 1ière guerre mondiale est estimée à 30 000 exemplaires.

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Vers 1925 : marque en creux et à l’acide sur la pièce. Société Gallé puis Etablissements Gallé SA placés sous la responsabilité de Paul Perdrizet et dirigés par Emile Lang.

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On estime la production d’Emile Gallé jusqu’en 1904 à 70 000 pièces. Le chiffre atteint le million avec les productions des Etablissements Gallé.

Fausses signatures ou marques :

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La Famille :

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Henriette Grimm-Gallé et Emile Gallé vers 1875 (année de leur mariage)

 

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de gauche à droite : Lucile, Claude, Geneviève et Thérèse Gallé

 

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Henriette Grimm-Gallé

 

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Henriette Grimm-Gallé

La famille Gallé vers 1902.pngTrois des filles de Emile et Henriette Gallé.png

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Émile Gallé (2ième personne débout à gauche) et Henriette Grimm-Gallé (debout en robe noire) Photo Musée Ecole de Nancy
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Mariage de Thérèse Gallé et Lucien Bourgogne en 1902 à « La Garenne »

 

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Claude Gallé et Geneviève Gallé-Chevalier vers 1900

 

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Claude Gallé

 

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Lucile Gallé

 

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Thérèse Gallé

Emile Gallé (1846-1904) est très proche des siens, de ses parents, sa femme Henriette Grimm Gallé (1848-1914) et de ses quatre filles qu’il aimait les nommer en plaisantant « ses petites galettes ». Son épouse (mariage le 3 mai 1875 à Bischwiller) se tient en toutes circonstances aux côtés de son mari, allant jusqu’à reprendre la direction des ateliers à la mort de celui-ci en 1904. D’origine alsacienne, elle est issue d’une famille républicaine et progressiste. C’est une femme de tempérament très cultivée. Son engagement en faveur des droits de l’homme, la conduira à prendre une part active dans l’affaire Dreyfus auprès de son époux. Elle aura une correspondance constante avec Zola. Ils auront 4 filles :

. Gallé Fanny, Noémie, Thérèse (1878-1966) mariée le 4 avril 1902 avec Bourgogne Lucien, Gustave, Eugène (1879-1944). De cette union naîtra Jean Bourgogne (1903-1999) unique petit-fils d’Emile Gallé.

. Gallé Marguerite, Elisabeth, Lucile (1879-1981) mariée le 14 août 1906 avec Perdizet Paul (1870-1938),

. Gallé Claude, Amélie, Henriette (1884-1950), infirmière et célibataire,

. Gallé Geneviève (1885-1966), marié le 8 septembre 1910 avec Chevalier Robert (1880-1956).

Photos et portraits d’Emile GALLE :

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Emile Gallé, le botaniste :

Dès son plus jeune âge, Emile Gallé se prend de passion pour la nature. Avec Charles François Guibal et Dominique Alexandre Godron lors d’excursions, puis tout au long de sa vie, il s’intéressera plus particulièrement à l’univers des végétaux. Il les observera, essayera de comprendre tout le cheminement à travers le temps qui leur a permis d’être ce qu’ils sont, d’admirer leur forme et évolution dans les différents milieux. Il sera un des fondateurs de la société centrale d’horticulture de Nancy en compagnie des horticulteurs Victor Lemoine, Léon Simon et François Félix Crousse. Il sera élu membre de la société nationale d’horticulture de France.

Passionné par les plantes, il constituera une extraordinaire collection de végétaux dans sa propriété « La Garenne » avenue de la Garenne à Nancy et plus tard dans les jardins de ses ateliers.

Celui de « La Garenne » était un véritable parc qui s’étendait sur un hectare et demi. Le terrain acheté à Armand Dernier, pépiniériste, par Charles Gallé en 1871, était constitué d’une zone humide, d’une grande et d’une petite pelouse, d’une butte appelée « petite montage », d’une zone à terre de bruyère, d’un pré-verger, d’une sapinière et d’un verger. Des couches, une serre chaude, une serre froide et un jardin potager complétait l’ensemble.

Les premières plantations ont lieu en même temps que la construction de la propriété en 1871. Jusqu’en 1903, des plantations seront installées dans le parc, ce qui formera une immense collections comprenant prés de 2 000 variétés d’arbres, d’arbustes, de plantes vivaces ou annuelles.

Emile Gallé possédait une collection japonaise remarquable ce qui lui valut d’être l’un des meilleurs spécialistes européens de la flore du Japon. Il collectionnait également des plantes d’origines chinoises et des lys.

L’après Gallé :

Emile Gallé meurt à 58 ans, terrassé par une leucémie le 23 septembre 1904 à 6 h du matin à son domicile du 2 avenue de la Garenne à Nancy. Il sera enterré le surlendemain dimanche 25 septembre à 14 h en toute simplicité et, conformément à ses vœux, sans l’apparat militaire dû à son rang de commandeur de la Légion d’honneur. Les artistes de l’Ecole de Nancy offrent une simple palme ornée de branches de chêne, brisée, dans laquelle s’ordonnaient des clématites sauvages, une jetée de roses et quelques branches de chardons de Nancy. L’inhumation a lieu au cimetière de Préville à Nancy.


Son épouse Henriette, consciente de la perte irremplaçable de son époux, pris l’option de mettre à l’abri financier ses filles, en optant pour une production industrielle avec un minima de création. Paul Perdrizet ne fit que confirmer sa volonté, alimentant un profond malaise au sein des employés.

Il n’existe pas d’archives commerciales des Etablissements Gallé. Ils ont été volontairement détruites par Paul Perdrizet. Seuls des correspondances notamment de ce dernier, permettent de connaître plus de détails dans la production de la manufacture.

Les Etablissements Gallé continueront à produire des verreries et des meubles de style Art Nouveau jusqu’à la fermeture de l’usine en 1931. C’est à contre courant de la mode et de l’évolution artistique vers l’Art Déco que les nancéiens continueront à acheter « du Gallé ». Puis pendant quarante ans on ne parlera plus d’Emile Gallé. A l’exception de quelques amateurs avisés, bien des nancéiens se débarrasseront des Gallé en leur possession. Les anecdotes sont nombreuses. Une sellette marquetée et signée Emile Gallé est transformée en table basse …. Des vases serviront aux utilisations les plus diverses. On m’a rapporté que certains d’entre eux formés des bordures d’allées de potager …

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Ce discrédit n’impliquait pas seulement Emile Gallé, mais toute l’Ecole de Nancy. Pourtant, dès 1900, le projet de créer un musée des arts décoratifs à Nancy, dont le Maître Verrier avait rêvé, finit par voir provisoirement le jour. Il fallut attendre 1936 et le legs d’Eugène Corbin pour que le musée prenne corps. En 1953, la donation Corbin est transportée rue du Sergent Blandan grâce au soutien de Jean-Marie Roussel et d’Henri Daum. La collection est progressivement organisée sous la responsabilité de René Leblanc qui faisait fonction de conservateur sous la direction de Denis Rouart, conservateur du musée des Beaux Arts. Le musée de l’Ecole de Nancy fut inauguré le 8 mai 1954.

La propriété « La Garenne » :

Elle est toujours présente et réhabilitée en appartements mais dépouillée de son grand jardin. La propriété de « La Garenne » était pour Emile Gallé une puissante attache humaine mais aussi botanique. Passionné, le parc orné d’essences exotiques, avait les soins attentifs de Schultz, le jardinier.

« La Garenne » aujourd’hui. Vue de l’arrière de la propriété avec son petit jardin.

Les ateliers :

Une partie des ateliers situées bd Jean Jaurés à Nancy sont occupées aujourd’hui par des résidents. Ils ont connus plusieurs vies : verrererie-cristallertie et faïencerie Gallé-Reinemer, puis entreprise Emile Gallé, puis Etablissement Gallé S.A., puis école spéciale de radioélectrique, puis lycée technique professionnel privé et enfin garage de réparation automobile …  Derrière se trouve les anciennes serres des Etablissements Gallé où le maître pouvait admirer une quantité impressionnante de plantes.

Les serres :

Elles ont eu plusieurs destinées, mais des traces de leurs présences sont encore visibles. Elles étaient inclus dans l’enceinte des établissements où Emile Gallé depuis son bureau pouvait les admirer. Botaniste scientifique, il était un passionné rassemblant une quantité impressionnante d’espèces d’hochidées dont certaines provenaient de son amitié avec le peintre japonais Tokouso Takashima. Tout a disparu aujourd’hui de même que les plantations qu’il avait aménagées à côté de ses ateliers, afin que ses collaborateurs puissent trouver à leur portée immédiate les modèles de leurs peintures et de leurs œuvres. Gallé deviendra l’un des fondateurs en 1877 de la société centrale d’horticulture de Nancy avec Léon Simon, Victor Lemoine et François-Félix Crousse.

Malgré tout le regard des nancéiens sur cette époque et sur Emile Gallé a totalement changé. A la suite des expositions de 1999 organisées par la ville de Nancy, les nancéiens se sont réappropriés avec fierté « l’Ecole de Nancy ».

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